Le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Aziz Mahamat Saleh a été dépêché dans la zone proche de la ville de Mao menacée par un phénomène de ravins pour évaluer le risque.
La ville de Mao, chef-lieu de la province du Kanem fait face à un phénomène de ravins qui menace de faire disparaître cette cité historique.
Selon le directeur de la radio N’djimi de Mao, Ahmat Abdoulaye, l’histoire de ce ravin remonte aux années 1972. « Le phénomène de ravin a commencé depuis 1972 au quartier Bornoti. Au départ, l’on pensait qu’après les pluies, cela va partir ou bien il faut remplir par les remblais. Personne n’a pensé que cela va durer jusqu’aujourd’hui », dit-il. 55 ans après, le ravin de continuer par sévir, causant de gros dégâts à chaque saison de pluie.
Le journaliste explique que le positionnement de la ville de Mao l’expose davantage. « C’est une grande ville qui est au pied de la colline entourée de six ouadi (fleuve). Lorsqu’il pleut, l’eau va vers le bas-fond. Il n’y a pas des bassins de rétention d’eau. S’il y avait des cuvettes dans les différents quartiers, le problème n’allait pas se poser », pense-t-il.
Sur les 46 quartiers de la ville de Mao, sauf quatre qui ne sont pas touchés par le ravin. Il ne reste que deux rues qui desservent la ville. « Le ravin a tout détruit », a confirmé le Maire de la ville de Mao, Moussa Maina.
Avec les pluies diluviennes de cette année, les ravins ont fait davantage de dégâts. Plusieurs maisons se sont écroulées face à l’avancée du phénomène qui a encore agrandi les creux existants. Des cas de mort d’hommes sont enregistrés. « Nous demandons à l’État et aux bailleurs de venir en aide à la ville de Mao. Dans le cas contraire, à l’allure actuelle, on ne parlera plus de Mao la saison prochaine », prévient le Maire de cette ville.
Alerté, le gouvernement a dépêché le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Aziz Mahamat Saleh pour évaluation. Selon le ministre, l’évolution de ce phénomène est alarmante. « Dans ces circonstances, il faut identifier la saison des ravins, quelles sont les problématiques. La ville de Mao n’est pas la seule. Il y a beaucoup de villes africaines qui en connaissent donc nous avons pris des experts avec nous pour essayer d’étudier le phénomène et tracer les pistes de solutions à travers un rapport qui sera transmis aux plus hautes autorités sur les solutions à court, moyen et longue terme », a déclaré Aziz Mahamat Saleh.
CA/Sf/ac/APA