Les résultats provisoires qui placent le MPS en tête au Tchad sont largement contestés par des partis politiques engagés dans le processus.
Le climat politique est actuellement tendu au Tchad. Plusieurs partis politiques engagés dans le processus électoral contestent les résultats provisoires proclamés par l’Agence électorale le 12 janvier. Ces résultats placent le MPS, parti au pouvoir, en tête de ce triple scrutin.
Dans plusieurs communiqués de presse et sorties médiatiques, des partis politiques rejettent ces résultats.
L’UNDR de Saleh Kebzabo, arrivé en troisième position avec sept sièges, a fermement rejeté ces résultats. L’allié d’hier du MPS pour la présidentielle du 6 mai a pointé du doigt des « irrégularités manifestes » qui, selon lui, « entachent de manière flagrante ces résultats grotesques, ne reflétant pas le choix du peuple. »
Le parti indique que les dépouillements réalisés par les observateurs du parti à la fin des examens montrent une implantation nationale de l’UNDR, contredisant les résultats publiés par l’ANGE. « Vouloir cloisonner l’UNDR dans une partie du pays (sud, NDLR) et lui coller une caractéristique régionaliste relève de la mauvaise foi et d’une lecture politique erronée », s’est insurgé son porte-parole, Adam Mamadou Djibert.
L’Union pour le renouveau et la démocratie (URD), ancienne force politique de l’opposition à l’Assemblée nationale, exige le recomptage des voix. Le parti estime qu’il a gagné dans plusieurs circonscriptions alors que les résultats provisoires lui donnent deux sièges.
L’Union pour la refondation du Tchad, quant à lui, exige l’annulation des résultats de ces élections. Il accuse les instances électorales « d’avoir facilité ces fraudes. » Le parti qui n’a gagné aucun siège indique qu’il ne déposera aucun recours devant les juridictions compétentes.
Dans la matinée, des manifestations ont éclaté à Walia, dans le 9e arrondissement de la capitale. Des partisans des candidats non élus ont brûlé des pneus à quelques carrefours, perturbant la circulation. Dans le département de Mayo-Binder à l’ouest du pays, l’équipe de campagne du candidat du parti PRET menace d’organiser des actions de grande envergure pour exiger la vérité des urnes. Selon cette équipe, leur candidat a gagné à l’issue des dépouillements publics.
Ces tensions surgissent alors que le délai pour le dépôt des requêtes devant le Conseil constitutionnel prend fin ce 16 janvier 2025.
CA/te/Sf/APA