Après six mois de fermeture, la réouverture de la frontière d’Adré par les autorités soudanaises permet au Programme alimentaire mondial (PAM) d’acheminer des vivres essentiels aux populations du Darfour menacées par la famine.
Les premières fournitures alimentaires du Programme alimentaire mondial (PAM) ont enfin pu atteindre les communautés désespérées du Darfour au Soudan, traversant la frontière d’Adré en provenance du Tchad. Cette entrée, rendue possible par la réouverture du point de passage après six mois de fermeture, marque un moment crucial dans la lutte contre la famine qui menace cette région troublée.
Mardi soir, des camions du PAM chargés de sorgho, de légumineuses, d’huile et de riz, destinés à soutenir 13 000 personnes à Kereneik, dans l’ouest du Darfour, ont franchi la frontière, rapporte un communiqué de l’organisme onusien parvenu ce mercredi à APA.
Ces premières livraisons ne sont qu’une partie d’un effort logistique plus vaste, car le PAM dit disposer de réserves alimentaires et nutritionnelles prêtes à être déployées pour environ 500 000 personnes via cette route nouvellement rouverte.
« La réouverture du point de passage d’Adré est essentielle pour empêcher la propagation de la famine au Soudan, et il doit maintenant rester en service. Je tiens à remercier toutes les parties d’avoir pris cette mesure vitale pour aider le PAM à apporter une aide vitale à des millions de personnes dans le besoin », a déclaré Cindy McCain, directrice exécutive du PAM, citée par la note.
Poursuivant, elle a affirmé : « Nous devons d’urgence atteindre chaque recoin du Soudan avec une aide alimentaire – et cela nécessite que les couloirs humanitaires et tous les points de passage frontaliers soient ouverts pour que les agences d’aide puissent acheminer des fournitures chaque jour. C’est le seul moyen d’éviter une famine généralisée. »
Le point de passage d’Adré est considéré comme la voie la plus rapide et la plus efficace pour acheminer l’aide humanitaire au Darfour et au reste du Soudan, où les besoins sont énormes. En permettant aux camions de traverser directement vers les principaux points de distribution, le PAM peut désormais répondre plus rapidement et plus efficacement à la crise alimentaire croissante.
Depuis la fermeture officielle de la frontière d’Adré en février, le PAM a dû recourir à des routes beaucoup plus longues et dangereuses, notamment via le poste frontière de Tine au Tchad et des routes risquées partant de Port Soudan. Ces itinéraires compliqués traversent des zones contrôlées par différentes milices, ce qui a retardé l’acheminement de l’aide et mis en péril des vies.
Avec la réouverture de la frontière d’Adré, le PAM espère établir un flux constant d’aide alimentaire et nutritionnelle pour contrer les niveaux alarmants de faim au Soudan. La situation humanitaire est particulièrement grave dans 14 zones touchées ou menacées par la famine, principalement situées au Darfour, au Kordofan, à Khartoum et à Gezira. Le PAM affirme intensifier ses efforts pour atteindre 8,4 millions de personnes d’ici la fin de l’année.
Hard/ac/Sf/APA