Ce week-end, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Mogadiscio et d’autres villes pour s’opposer au déploiement imminent de troupes égyptiennes en Somalie.
La protestation en Somalie contre l’envoi de troupes égyptiennes a été forte à Hudur, le siège du gouvernement régional de Bakool. Selon les informations parvenues à APA, les autorités ont participé à la manifestation et ont exprimé leur rejet du projet du gouvernement de Hassan Sheik de déployer quelque 10 000 soldats égyptiens dans le cadre d’une nouvelle unité de maintien de la paix.
Les manifestants ont exprimé leur déception quant au déploiement de l’armée égyptienne et ont scandé des slogans tels que « Pas d’Egypte sur notre terre ».
Le gouverneur de la région de Bakool, Mhamed Abdi, demande au gouvernement de Hassan Sheik d’annuler les plans de déploiement des troupes égyptiennes.
Apparemment, l’Egypte a l’habitude d’attiser les conflits en Somalie, en particulier dans la région de Bakool, comme le prouve son soutien à des chefs de guerre il y a une trentaine d’années.
Des manifestations ont également eu lieu à Mogadiscio contre l’éventuel déploiement de troupes égyptiennes dans le pays.
Le gouvernement de Hassan Shiekh Mohamud n’a pas réagi à ces manifestations.
Les tensions entre l’Egypte et l’Ethiopie, qui durent depuis plus d’une décennie, sont exacerbées par la construction du barrage Grand Ethiopian Renaissance Dam (GERD) sur le Nil.
Depuis le début de la construction en 2011, l’Egypte considère le barrage comme une menace directe pour son approvisionnement en eau. Malgré de multiples cycles de négociations, y compris un effort de 2019 sous l’égide des Etats-Unis, les parties n’ont pas réussi à trouver un accord durable.
L’Egypte a déployé 10 000 soldats en Somalie dans le cadre d’une nouvelle mission de maintien de la paix de l’Union africaine.
L’Ethiopie considère ce déploiement comme une menace majeure pour sa sécurité.
MG/as/fss/Sf/ac/APA