Seules 14 des 25 stations sont actuellement desservies.
Mercredi, à Dakar et dans sa périphérie, le Sénégal a lancé un réseau de bus entièrement électriques dans le but de révolutionner les déplacements dans cette métropole congestionnée, selon un journaliste de l’AFP.
Stéphane Volant, président de Dakar Mobilité, l’entreprise exploitante, a affirmé à l’AFP que le Bus Rapid Transit (BRT) était une première en Afrique, avec ses autobus fonctionnant à l’électricité et circulant sur des voies dédiées dans une agglomération souffrant de congestions quasi-permanentes.
« C’est confortable, sûr et surtout rapide », a déclaré Ramata Sow, une commerçante de 28 ans et parmi les premiers passagers de ces nouveaux bus flambant neufs, spacieux et climatisés, à l’AFP.
Moctar Sadio, professeur d’université âgé de 50 ans, a noté la différence par rapport à certains autres moyens de transport en circulation : « Cela contraste avec les transports en commun traditionnels qui ne respectent pas le code de la route », a-t-il déclaré. « Je ne pensais pas arriver aussi tôt à Petersen (dans le centre », s’est-il réjoui.
La région de Dakar abrite un quart de la population nationale, avec près de 4 millions d’habitants aujourd’hui et une anticipation de 5 millions d’ici 2030, ainsi que la majeure partie de l’activité économique et 70% des véhicules immatriculés, selon le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud), l’autorité organisatrice des transports du Grand Dakar.
Le nombre de voitures dans la région augmente à un rythme annuel de 10%, et le volume des déplacements devrait doubler au cours des 20 prochaines années, selon le Cetud.
Le BRT s’inscrit dans une stratégie de développement des transports en commun initiée par l’ancienne présidence. En fin 2021, le Sénégal a inauguré un train rapide (TER) couvrant 36 km entre le centre de Dakar et la nouvelle ville de Diamniadio, ce qui a considérablement amélioré la vie quotidienne de nombreux habitants des banlieues.
Les travaux du BRT ont débuté en 2020 sous l’ancien président Macky Sall, qui l’a inauguré en janvier mais a quitté ses fonctions avant sa mise en service commerciale.
La mise en service sera progressive, visant à atteindre à terme 300 000 passagers par jour entre Guédiawaye et le centre de la capitale, sur 18 km de voies desservant un itinéraire emprunté quotidiennement par de nombreux Sénégalais.
Seules 14 des 25 stations sont actuellement desservies. Les installations du BRT ont subi de graves dommages lors des troubles politiques des dernières années.
« Pour donner une idée, le TER transporte quotidiennement 50 000 passagers. Le BRT remplacera des dizaines de milliers de voitures chaque jour. Cela contribuera de manière spectaculaire à la décongestion de la ville », a assuré M. Volant.
Le projet est estimé à 420 milliards de francs CFA (640 millions d’euros) et bénéficie du soutien financier de la Banque mondiale, de la Banque européenne d’investissement et du Fonds vert pour le climat des Nations unies.
L’État sénégalais a accordé l’exploitation et la maintenance du BRT pour 15 ans à Dakar Mobilité, une société de droit sénégalais détenue à 70% par la société française Meridiam et à 30% par le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) du Sénégal. Le concessionnaire a acheté les bus et les bornes de recharge à la société d’État chinoise CRRC.
Les promoteurs promettent une réduction de 60 000 tonnes de CO2 par an, alors que la circulation est l’une des principales sources de pollution de l’agglomération.