Le FMI salue la résilience économique du Sénégal en 2023 malgré des tensions, mais souligne la nécessité de réformes budgétaires et structurelles ambitieuses pour consolider les perspectives favorables.
Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, vient d’achever une visite de travail au Sénégal du 25 avril au 3 mai 2024. L’objectif était de faire le point sur la situation économique récente et de préparer la seconde revue du programme soutenu par le FMI.
Dans sa déclaration finale, M. Gemayel a salué la résilience de l’économie sénégalaise en 2023, malgré un contexte difficile marqué par des tensions politiques et des chocs extérieurs. « La croissance a dépassé les attentes à 4,6%, reflétant une bonne campagne agricole et un secteur tertiaire solide. L’inflation a également connu une baisse plus rapide que prévu, retombant à 5,9% », a-t-il déclaré dans un communiqué reçu ce vendredi à APA.
Cependant, des dépenses élevées en subventions énergétiques et en intérêts sur la dette ont dû être compensées par une réduction des investissements pour contenir le déficit à 4,9% du PIB. La dette publique a augmenté à 73,4% du PIB, dépassant le plafond de l’UEMOA.
Au premier trimestre 2024, la croissance a été plus faible en raison des incertitudes électorales, les entreprises reportant leurs investissements et les ménages réduisant leurs dépenses. L’inflation est retombée à 3,3 %.
« Les perspectives restent favorables avec une croissance désormais projetée à 7,1% en 2024 contre 8,3% initialement, reflétant un démarrage retardé de la production de gaz », a expliqué M. Gemayel.
Pour atteindre l’objectif de déficit de 3,9 % du PIB fin 2024, des mesures ambitieuses de rationalisation des dépenses fiscales et d’amélioration de l’efficacité seront nécessaires dans un budget rectificatif, afin de viser 3 % en 2025.
M. Gemayel a insisté sur la nécessité de réformes structurelles, notamment la révision des prix des produits pétroliers et un audit de la compagnie électrique Senelec. Les autorités doivent aussi progresser sur la sortie de la liste grise du Groupe d’action financière.
Le nouveau gouvernement a réaffirmé son engagement à poursuivre le programme FMI, aligné sur ses priorités budgétaires, de gouvernance et de transformation structurelle.
Les discussions pour la seconde revue du programme élargi de crédit devraient avoir lieu en juin.
ARD/ac/APA