La mesure restera en vigueur jusqu’au 30 juin 2027, a appris APA de sources médiatiques.
Le gouvernement sénégalais a pris une décision significative en suspendant l’octroi de permis d’exploitation d’or dans la zone couvrant la Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal qui approvisionne en eau le pays. Cette mesure, qui restera en vigueur jusqu’au 30 juin 2027, a été officialisée par un décret signé par le Président de la République. Elle vise à protéger cette ressource essentielle, en réponse aux préoccupations croissantes liées à la pollution et à l’orpaillage.
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a salué cette décision lors d’un conseil interministériel sur l’approvisionnement en eau potable qui s’est tenu ce mardi. Il a souligné l’importance de cette initiative en la qualifiant de « première mesure » destinée à protéger les ressources en eau du pays, tout en insistant sur la nécessité d’une surveillance stricte.
« C’est une première mesure qui fait l’objet d’une application et d’une surveillance stricte des forces armées », a déclaré le chef du gouvernement. Il a toutefois rappelé la complexité de la situation, soulignant que la question dépasse les frontières sénégalaises. « C’est une question extrêmement difficile parce qu’elle ne relève pas simplement du Sénégal. Nous partageons le fleuve de part et d’autre avec notre voisin », a-t-il rappelé.
Ousmane Sonko a aussi évoqué les discussions en cours avec les autorités maliennes, en raison de l’impact transfrontalier de l’orpaillage. « Lors de notre récent déplacement au Mali, nous avions soulevé cette question auprès des autorités maliennes parce que l’orpaillage se pratique également de l’autre côté de la frontière avec l’utilisation des mêmes produits, notamment le mercure », a-t-il dit.
La Falémé, qui joue un rôle crucial en alimentant le lac de Guiers, source d’approvisionnement en eau pour Dakar, est particulièrement vulnérable à la pollution. Le Premier ministre a mis en garde contre les conséquences d’une telle pollution, rappelant que les effets seraient particulièrement dommageables pour les populations de la capitale.
« Si elle est polluée, les conséquences sont ce qu’elles sont. Et c’est rassuré que l’impact est beaucoup plus dommageable pour les populations de Dakar que les riverains immédiats de la Falémé », a indiqué Ousmane Sonko.
Enfin, il a insisté sur la dimension de sécurité nationale que revêt cette problématique, affirmant que des efforts continus sont déployés pour trouver une solution durable en coopération avec le Mali.
« C’est une question de sécurité nationale. Nous essayons de la gérer de notre côté et le ministre des Forces armées en discute régulièrement avec son homologue malien pour qu’on puisse trouver une solution définitive », a assuré le chef du gouvernement.
ARD/Sf/ac/APA