Le coordonnateur du Réseau pour la défense des droits des migrants (Reddem), Moussa Seydou Diallo, a plaidé pour la maîtrise et le partage des informations sur les questions migratoires.
« L’accès, la maîtrise et le partage d’informations pertinentes sur les questions migratoires constituent un préalable pour susciter l’intérêt des différents acteurs concernés par les politiques migratoires, sa gestion et son impact sur les pays d’origines, de transits et d’accueils », a dit M. Diallo au cours d’une conférence publique sur le « Pacte Mondial sur les Migrations : quels enjeux, défis et perspectives ?», donnée samedi à Dakar.
Dans sa déclaration liminaire dont APA a obtenu copie, Moussa Seydou Diallo a indiqué qu’en raison d’une multiplicité de facteurs tels que les conditions socio-économiques défavorables, l’instabilité politique, les conflits et les troubles publics, les migrations sont en passe de devenir une des problématiques majeure du continent africain.
« Pour certaines communautés, la migration est devenue une stratégie pour ne pas dire moyen de survie », a-t-il dit, soulignant qu’au cours des dernières années, l’Afrique a été le témoin de l’évolution des modes de migration et le phénomène est devenu à la fois dynamique et extrêmement complexe.
Selon lui, en 1979, le protocole sur la libre circulation, le droit de résidence et d’établissement de la CEDEAO a ouvert la voie à la mise en œuvre progressive d’un système légal permettant la libre circulation des citoyens au sein de la région.
« L’article 59 du traité énonce que +Les citoyens de la Communauté ont le droit d’entrée, de résidence et d’établissement et les Etats Membres s’engagent à reconnaître ces droits aux citoyens de la Communauté sur leurs territoires respectifs, conformément aux dispositions des protocoles y afférents+ », a-t-il rappelé.
Ceci nonobstant, selon lui, le fait que « le protocole de 1979 ait prévu une période transitoire de 15 ans pour atteindre ces trois objectifs et qu’il ait été par la suite complété par quatre protocoles supplémentaires traitant de la liberté de circulation, le droit de résidence et d’établissement, aujourd’hui, seule la première phase relative à la libre circulation des personnes a été entièrement mise en œuvre par tous les pays membres de la CEDEAO».
Pour Moussa Seydou Diallo, bien que la migration africaine demeure essentiellement interafricaine, en 2011 la chute du régime Kadhafi en Libye et l’enlisement du pays dans la guerre civile qui a suivi ont poussé un grand nombre de migrants de l’Afrique de l’Ouest à poursuivre leur route vers l’Europe en traversant la Méditerranée.
Par conséquent, toutes les routes migratoires du Sahara ont fini par relier l’Afrique de l’Ouest aux routes périlleuses vers l’Europe à travers la Méditerranée. Les migrants subsahariens se sont engagés dans la voie ouverte par les migrants nord africains vers l’Europe, jusqu’à les dépasser démographiquement concernant le nombre de traversées illégales de la Méditerranée.
TE/cat/APA