Un accident de la route d’une extrême violence a coûté la vie, jeudi 15 août, à neuf personnes et blessé plusieurs autres dans le centre du Sénégal.
Les routes sénégalaises continuent d’être le théâtre de tragédies. Cette fois, c’est une collision entre un camion et un bus de transport en commun qui a causé la mort de neuf personnes et blessé quinze autres près du village de Khourou Mbacké, dans le département de Diourbel (centre). Parmi les victimes, certaines appartenaient à la même famille, dont une professeure d’éducation physique et sportive, alors qu’elles se rendaient à des funérailles, selon des sources indiquant aussi que le camion impliqué portait une plaque d’immatriculation d’un pays étranger.
Six des victimes sont décédées sur le coup tandis que les trois autres ont succombé à leurs blessures après avoir été transportées à l’hôpital, rapporte le quotidien national Le Soleil. Cet accident survient à une semaine du Magal de Touba, un important rassemblement religieux de la confrérie soufie mouride qui attire chaque année des centaines de milliers de fidèles.
Cette tragédie intervient une semaine seulement après un conseil interministériel sur la sécurité routière, présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko, en réaction à la série d’accidents dramatiques survenus ces dernières semaines au Sénégal. Lors de cette réunion, il a affirmé que dorénavant, des responsabilités claires seront établies après chaque accident, et les sanctions appropriées seront appliquées.
Il a également exigé une « évaluation complète » d’ici le 30 septembre des 22 mesures adoptées sous l’ancien régime de Macky Sall pour lutter contre les accidents de la route.
En outre, Ousmane Sonko a insisté sur le fait que l’Etat doit prendre ses responsabilités face à la récurrence des accidents. Pour lui, en plus des facteurs humains, de la vétusté des véhicules et des infrastructures défaillantes, la corruption et le manque de coopération entre les services concernés sont des causes majeures de ces tragédies routières.
Selon l’Agence nationale de sécurité routière (Anaser), le Sénégal enregistre en moyenne plus de 4000 accidents de la route par an, dont 745 décès en 2019, soit près de deux morts par jour. Ces accidents sont la principale cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 24 ans et la deuxième cause chez les 25-39 ans, après le Sida.
L’Anaser alerte également sur le fait que la croissance rapide de l’urbanisation, l’augmentation du nombre de véhicules et la jeunesse de la population pourraient aggraver cette situation, touchant en particulier les usagers les plus vulnérables.
ODL/ac/Sf/APA