La plénière sur le projet de loi portant amnistie des faits pouvant permettre la libération de détenus tels que l’opposant Ousmane Sonko est ouverte mercredi à l’Assemblée nationale, à Dakar.
Convoquée ce mercredi à dix heures, la séance pour l’examen du controversé projet de loi portant amnistie est ouverte peu après onze heures à l’Assemblée nationale.
Les députés de la majorité et de l’opposition, divisés sur le sujet, débattront pendant toute la journée sur l’initiative du président Macky Sall de vouloir amnistier les infractions se rapportant aux violentes manifestations entre 2021 et 2024, consécutivement aux affaires judiciaires de l’opposant Ousmane Sonko, incarcéré depuis juillet 2023.
La veille, la commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains a adopté le texte même si les députés du Parti démocratique sénégalais (PDS) ont déclaré dans la soirée qu’ils s’inscrivaient sur la ligne de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple). Cette coalition de l’opposition, dirigée par Ousmane Sonko et compagnie, a précisé qu’elle n’était pas demandeuse d’une amnistie alors que le maire de Ziguinchor (sud) et son candidat Bassirou Diomaye Faye pourraient être libérés dans les prochaines heures si le projet de loi est adopté.
Si des sources indiquent que les députés de l’ex-parti Pastef se sont abstenus lors du vote en commission des lois, plusieurs pourfendeurs du projet de loi les ont critiqués pour cette posture de neutralité. Ils estiment que ce projet de loi est un déni de justice et une insulte aux familles des victimes des manifestations politiques entre 2021 et 2024.
Présente à l’activité, la ministre de la Justice, Aissata Tall Sall, « a soutenu que ce projet de loi n’est pas destiné au président Macky Sall, aux manifestants ou ceux qui sont en détention. Ce texte est pour l’avenir du Sénégal ».
« A ce titre, elle a invité vos commissaires à faire preuve de pardon, de s’élever le plus loin possible et de se mettre à la mesure du Sénégal pour l’adoption dudit texte », a souligné la garde des Sceaux, précisant que l’urgence de l’examen d’un tel projet de loi par le chef de l’Etat sortant « se justifie par sa volonté de pacifier l’espace public avant la fin de son mandat », le 2 avril prochain.
Dans son intervention, le Garde des Sceaux a annoncé l’instauration d’un mécanisme d’indemnisation des personnes fortement impactées par les manifestations de mars 2021 à février 2024 si la loi est adoptée.
ODL/ac/APA