Sénégal : le président Diomaye Faye et la politique du « bon voisinage »
Les nouveaux dirigeants sénégalais entendent mettre en œuvre pleinement leur politique d’intégration africaine.
Au Sénégal, les nouvelles autorités accordent une place centrale aux bonnes relations avec les voisins immédiats. Le président Bassirou Diomaye Faye a quitté ce jeudi 18 avril pour Nouakchott, en Mauritanie, et samedi prochain à Banjul, en Gambie, deux des cinq pays frontaliers au Sénégal auxquels il accorde ses premières visites extérieures depuis son élection, le 24 mars dernier.
Selon le Bureau d’information gouvernementale (Big), la visite du président Faye à Nouakchott témoigne de la volonté du président Faye de renforcer les liens historiques entre le Sénégal et ses voisins, notamment la Mauritanie, avec laquelle le Sénégal entretient des relations amicales et exemplaires depuis longtemps.
Cependant, les rapports qu’entretiennent Dakar avec des capitales de la région ont été éprouvées par les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à l’encontre des pays membres qui ont connu des changements anticonstitutionnels ces trois dernières années. Parmi eux, deux voisins du Sénégal, notamment la Guinée et le Mali où le pouvoir est tombé entre les mains des militaires à la suite de coups d’Etat.
Depuis son arrivée au pouvoir à l’issue de la Présidentielle du 24 mars, Bassirou Diomaye Faye semble vouloir partir sur de nouvelles bases avec les voisins immédiats du Sénégal. Outre le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, le Gambien Adama Barrow et le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, le chef de la junte guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, a été accueilli en grande pompe, le 2 avril dernier à Dakar, à l’occasion de l’investiture de leur homologue sénégalais de 44 ans.
La forte délégation du Mali dirigée par le président du Conseil national de transition, le colonel Malick Diaw a été reçue avec les mêmes honneurs, témoignant de l’orientation que veut donner le président Faye dans les rapports entre les cinq pays frontaliers. D’ailleurs, la nouvelle dénomination du ministère des Affaires étrangères, qui s’appelle désormais « ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères », renforce cette idée que veulent matérialiser les nouveaux dirigeants sénégalais qui se réclament panafricanistes comme les pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) devenue UA en 2002.
« Le président de la République entend s’inscrire dans la continuité du renforcement des liens historiques de bon voisinage et de brassage socio-culturel entre ces pays et le Sénégal. En outre, le chef de l’Etat a fait part au Conseil qu’il envisage de rendre visite à ses autres homologues du voisinage immédiat. Il a, enfin, saisi l’occasion pour engager l’ensemble du gouvernement à veiller particulièrement au maintien et au renforcement des relations cordiales que notre pays entretient avec ses voisins », a rapporté le porte-parole du gouvernement dans le communiqué du conseil des ministres tenu mercredi 17 avril.
ODL/ac/APA