L’ancien président de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF), devenue World Athletics, est revenu lundi soir au Sénégal après plus de cinq ans d’absence.
Ce 10 mai 2021, l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass (AIDB), situé à une soixantaine de kilomètres de Dakar, a accueilli un passager pas comme les autres : Lamine Diack, 87 ans.
Le champion de France de saut en longueur en 1958 retrouve les siens. Dans son costume croisé bleu en accord avec un chapeau noir, l’ex-patron de l’athlétisme mondial, de 1999 à 2015, marche notamment au moyen d’une canne qu’il tient à la main droite. Des proches sont également aux petits soins. Ces images font, à la vitesse de l’éclair, le tour des réseaux sociaux.
Parmi la poignée de personnes entourant le vieil homme, il y a Cheikh Seck. L’ancien gardien de but de l’équipe nationale de football du Sénégal dans les années 80 est l’un des successeurs de Lamine Diack à la tête du Jaraaf de Dakar.
Sous sa direction, ce club omnisports de la capitale sénégalaise a vendu une partie de son patrimoine foncier pour payer la caution libératoire de 500.000 euros (environ 328 millions F CFA) fixée par la justice française. A cet effet, une Assemblée Générale extraordinaire avait été convoquée le 17 avril dernier.
Lamine Diack a été condamné, le 16 septembre 2020, à quatre ans de prison dont deux ferme par le Tribunal correctionnel de Paris (France). Le Sénégalais étant reconnu « coupable de corruption active et passive (mais aussi) d’abus de confiance » dans un vaste réseau de corruption qui a dissimulé des cas de dopage d’athlètes russes.
Frappé d’une mesure d’interdiction de sortie du territoire français à cause de son placement sous contrôle judiciaire, en novembre 2015, l’ancien ministre sénégalais des Sports a fait appel de sa condamnation en première instance. Mais il reste sous le coup d’une deuxième procédure.
En effet, des soupçons d’achat de votes pèsent sur Lamine Diack dans l’attribution des Jeux Olympiques de Rio 2016 (Brésil) et de Tokyo 2020 (Japon). A en croire son avocat, Maître Simon Ndiaye, « il se battra jusqu’au bout pour laver son honneur ».
En attendant, l’enfant de Rebeuss, populeux quartier du centre-ville de Dakar, reverra son fils Pape Massata Diack. Dans la même affaire, cet ancien consultant en marketing à l’IAAF a écopé d’une peine de cinq ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million d’euros (655 millions F CFA). Malgré un mandat d’arrêt lancé par la justice française, le Sénégal refuse catégoriquement de l’extrader.
ID/APA