Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall n’a pas encore réagi.
La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « prend note » de la décision du Conseil constitutionnel du Sénégal, annoncée jeudi 15 février, d’annuler le décret du chef de l’Etat abrogeant la convocation du corps électoral pour un scrutin présidentiel initialement prévu len25 février 2024.
Dans une déclaration reçue par Apa News, vendredi 16 février, la Commission de la Cédéao appelle toutes les « parties prenantes » au processus électoral à se conformer à le décision du Conseil constitutionnel. Elle a également exhorté les autorités compétentes à fixer une nouvelle date pour l’élection présidentielle, conformément aux souhaits de la juridiction constitutionnelle sénégalaise.
La Commission a aussi appelé la classe politique à faire preuve de retenue et à privilégier le dialogue inclusif pour préserver les acquis démocratiques du Sénégal.
La décision du Conseil constitutionnel fait suite à des requêtes déposées par près de 60 députés de l’opposition, ainsi que par plusieurs candidats à l’élection présidentielle, dont El Hadj Malick Gackou, Cheikh Tidiane Dièye, Habib Sy, Bassirou Diomaye Faye, El Hadj Mamadou Diao, Thierno Alassane Sall et Daouda Ndiaye. Ces requêtes contestaient la légalité d’une loi portant dérogation aux dispositions constitutionnelles relatives à la date de l’élection présidentielle.
Le texte adopté par l’Assemblée nationale le 31 janvier visait à mettre sur pied une Commission d’enquête parlementaire chargée de se pencher sur des allégations de corruption impliquant des juges de la Cour constitutionnelle, soulevées par le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) dont le candidat à l’élection présidentielle, Karim Wade en raison de sa double nationalité française qu’il détenait au moment du dépôt de de son dossier de candidature. Sa renonciation à cette nationalité n’a été rendue publique par le gouvernement français qu’en janvier dernier. Trop tard pour le Conseil constitutionnel de valider sa candidature, selon les juristes.
Le texte de l’Assemblée nationale a déclenché un vif débat politique au Sénégal, remettant en question la validité du processus électoral et alimentant les tensions entre les différentes factions politiques du pays.
La décision du Conseil constitutionnel, qui annule la loi en question ainsi que le décret présidentiel abrogeant la convocation du corps électoral, entraîne inévitablement un retard dans le calendrier électoral initial. Les autorités sont désormais appelées par la haute juridiction constitutionnelle à définir une nouvelle date pour l’élection présidentielle dans les meilleurs délais.
AC/APA