Deux nouveaux financements de la Banque mondiale (BM) totalisant 310 millions de dollars devraient permettre d’améliorer l’accès à l’eau potable, l’assainissement et la gestion des collectivités locales face au changement climatique.
La Banque mondiale, dans deux communiqués distincts parvenus ce samedi à APA, annonce avoir approuvé deux importants financements pour le Sénégal. Ces fonds, d’un montant total de 310 millions de dollars, ciblent des domaines cruciaux tels que l’eau, l’assainissement et le renforcement des capacités des collectivités locales face aux défis climatiques.
Le premier financement, d’un montant de 200 millions de dollars, s’inscrit dans le cadre du Programme intégré de sécurité de l’eau et de l’assainissement au Sénégal (PISEA).
« La phase initiale du PISEA profitera en premier lieu aux 600 000 habitants du Grand Dakar par la mise à disposition de services d’assainissement fiables. A travers une gestion plus efficace de l’eau, elle touchera également plus de 7 millions de personnes à l’échelle nationale, notamment 3 000 agriculteurs qui pourront irriguer 600 hectares grâce à l’utilisation d’eaux usées traitées », explique Keiko Miwa, directrice des opérations de la Banque pour le Sénégal et plusieurs pays voisins.
Selon Stéphane Dahan, chargé du projet à la Banque mondiale, dans le Grand Dakar, le PISEA prévoit la conception et la construction de systèmes d’égouts couvrant une partie des communes de Pikine et de Guédiawaye, et une station d’épuration à boues activées équipée d’un système de traitement tertiaire. Les eaux épurées seront ainsi refoulées jusqu’en zone rurale, dans les Niayes, où un réseau de distribution pour l’irrigation sera réalisé.
Soutien renforcé aux collectivités locales face au changement climatique
Le second financement, d’un montant de 110 millions de dollars, vient renforcer le Programme d’Appui aux Communes et Agglomérations du Sénégal (PACASEN). Ce financement additionnel vise à consolider les progrès déjà réalisés en matière de décentralisation et à intégrer la résilience climatique dans la gestion des collectivités locales.
A en croire Mme Miwa, le PACASEN a renforcé les systèmes nationaux du Sénégal en soutenant la décentralisation. Il a doublé les transferts de l’État à l’ensemble des 601 collectivités locales de 2018 à 2024 et a amélioré les performances de 124 collectivités locales bénéficiaires en matière de planification des investissements, de gestion fiduciaire, de garanties et d’engagement des citoyens.
« Nous sommes confiants que ce financement additionnel s’appuiera sur ces avancées en promouvant un cadre réglementaire pour lutter contre le changement climatique au niveau local et en guidant les collectivités locales dans la mise en œuvre des politiques climatiques du Sénégal », a-t-elle soutenu.
Ce financement additionnel s’aligne sur les priorités stratégiques de la Banque mondiale et du gouvernement sénégalais dans le secteur urbain, en s’attaquant efficacement aux défis du financement futur des investissements résilients au climat des collectivités locales, en les incitant à jouer leur rôle dans l’action climatique, et en leur fournissant les capacités nécessaires pour le faire.
Le PACASEN en est à sa sixième année de mise en œuvre et à son quatrième cycle de transferts dans le système budgétaire du Sénégal. Ce financement additionnel de deux ans prolonge l’horizon temporel de ce programme jusqu’en décembre 2026 et augmente son enveloppe initiale de 260 millions de dollars à un total de 370 millions de dollars.
ARD/ac/APA