Construit par l’Agence belge de développement (ENABEL), le Centre d’accueil unique (CAU) logé au centre de santé de Kasnack dans la région de Kaolack, a été inauguré en marge du lancement ce vendredi du forum des jeunes ambassaders « wollu nala ci » ( je te fais confiance, en langue wolof).
Les violences faites aux femmes et aux filles ont atteint ces dernières années des proportions plus qu’inquiétantes. Pour preuve, un rapport alarmant publié par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et ONU Femmes fait état de près de 89 000 femmes et filles tuées délibérément en 2022 dans le monde, représentant le chiffre le plus élevé des deux dernières décennies.
Le plus alarmant est que les victimes et survivantes de ces violences, dans leur écrasante majorité, ne dénoncent pas leurs bourreaux.
Ces constats justifient la nécessité d’une approche multi-acteurs et multi-secteurs pour garantir un continuum de prise en charge avec l’ensemble des services concernés mais également une approche préventive des violences.
Pour inverser la tendance au Sénégal, l’Agence belge de développement (ENABEL) a construit à Kaolack un centre dédié à la prise en charge des victimes de violences sexuelles et basées sur le genre.
« L’approche centre d’accueil unique ou one-stop-center est reconnue comme étant la plus efficace en ce qui concerne la prévention et la prise en charge des victimes, en particulier, dans les cas de violences sexuelles. Elle permet ainsi en un temps record (dans les 72h), d’avoir une prise en charge à la fois médicale, juridico-judiciaire et psychosociale en sus d’une protection optimale par les services de sécurité », a dit Hélène de Bock, nouvelle ambassadrice du royaume de Belgique au Sénégal.
Selon la diplomate, « l’approche intégrée au sein d’une structure de santé, comme celle que nous avons à Kaolack, permet de ce fait de mettre en place un système de référencement aux services d’aide juridique, d’hébergement sécurisé et de réinsertion socio-économique. Elle permet également de répondre à des questions de répartition des devoirs, de compétences requises, de coûts liés à la prise en charge, d’organisation des services, d’harmonisation des outils, et surtout, d’avoir un système de coordination entre les différentes ».
« La coopération entre le Sénégal et la Belgique a longtemps existé et suscité d’importants résultats dans plusieurs domaines de développement. Ce forum auquel le royaume de Belgique est partenaire privilégié, témoigne encore une fois de l’attachement que la Belgique a pour le Sénégal mais constitue également une occasion pour les deux pays de poursuivre les échanges d’expériences qu’ils ont toujours entretenus. Dans un contexte où les guerres tribales et la violence font rage dans le monde, il faut alors se saisir de l’opportunité pour préparer les jeunes et surtout faire d’eux des vecteurs essentiels pour la sensibilisation des masses », a déclaré Mme Régine de Brabandere, représentante résident de Enabel au Sénégal et du Royaume de Belgique.
TE/APA