Plus de 7 millions d’électeurs sont attendus aux urnes dimanche.
La campagne électorale présidentielle, débutée le samedi 9 mars, arrive à son terme ce vendredi. Les 19 candidats ont encore jusqu’à minuit pour convaincre les 7 millions de Sénégalais qui se rendront aux urnes dimanche.
Contrairement à la traditionnelle durée de 21 jours, cette campagne électorale a été réduite à 15 jours par décret présidentiel, pris le 7 mars par le président Macky Sall. Un jour auparavant, le président sénégalais avait également convoqué par décret le corps électoral pour le 24 mars, après que le Conseil constitutionnel a rejeté les conclusions du Dialogue national fixant la date de l’élection au 2 juin.
Au cours des quinze jours impartis, les 19 candidats en lice sont allés à la rencontre des électeurs pour exposer leurs programmes. Amadou Bâ, ancien Premier ministre et candidat de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yaakaar, a promis une « prospérité partagée », tandis que Bassirou Diomaye Faye, libéré dans la nuit du 17 au 18 mars avec son mentor Ousmane Sonko, prône un « Sénégal souverain, juste et prospère ».
D’autres candidats tels que Boubacar Camara, ancien directeur général des Douanes, aspirent à « construire le Sénégal du futur », tandis que Mame Boye Diao, ancien Directeur des Domaines, promet un « Sénégal nouveau ». Aliou Mamadou Dia, candidat du Parti de l’Unité et du Rassemblement, porte une « vision prospective du développement » là où Déthié Fall, ancien numéro deux du parti Rewmi, propose un « Sénégal bon à vivre et beau à voir ».
Idrissa Seck cherche à établir un pacte avec les Sénégalais, tandis qu’Anta Babacar Ngom, seule femme encore dans la course après le retrait de Rose Wardini pour double nationalité, se présente comme la candidate de la « relève pour la rupture ». Le fauteuil présidentiel est également convoité par Mahammed Boun Abdallah Dionne, Aly Ngouille Ndiaye, Mamadou Lamine Diallo et le Docteur Daouda Ndiaye.
Habib Sy et Cheikh Tidiane Dièye, candidats battant campagne pour Bassirou Diomaye Faye, ont tenté, en vain, de se retirer de la course pour soutenir ce dernier.
Malgré les contestations, l’élection présidentielle a évité une deuxième annulation après que le Parti démocratique sénégalais a attaqué les deux décrets présidentiels fixant la date du scrutin au 24 mars et la durée de la campagne électorale. Les partisans de Karim Wade, recalé le 20 janvier, ont également vu leur requête déclarée irrecevable.
Le 5 février, le même parti politique avait déjà réussi à obtenir le report de l’élection initialement prévue pour le 25 du même mois, repoussant ainsi le scrutin au 15 décembre 2024. Cependant, après une saisine de 16 candidats sur 19, le Conseil constitutionnel a annulé ce report, demandant simultanément au président sénégalais de fixer une nouvelle date « dans les meilleurs délais ».
Pour cette élection présidentielle, 7 371 894 électeurs sont attendus aux urnes, répartis dans quatorze régions ainsi que dans la diaspora. Le chef du gouvernement, Me Sidiki Kaba, et son ministre de l’Intérieur, Mouhamadou Makhtar Cissé, ont affirmé que le scrutin se déroulera dans de bonnes conditions, assurant que tout le matériel nécessaire est déjà en place.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ainsi que l’Union européenne ont dépêché des observateurs pour accompagner le Sénégal dans la préservation de sa démocratie.
AC/APA