Olivier Boucal, ministre de la Fonction publique et de la Réforme du Service public a procédé, jeudi à Dakar, au lancement officiel des Concertations nationales pour la réforme du Service public, qui entrent dans le cadre de l’Agenda national de Transformation VisionSénégal2050.
Au Sénégal, l’adoption de l’Agenda national de Transformation Vision Sénégal 2050 après l’alternance politique de mars 2024 reflète la volonté de bâtir un Sénégal juste, souverain et prospère.
Ce projet ambitieux nécessite une transformation systémique, englobant une révision des pratiques politiques, institutionnelles, économiques et sociales, fondée sur la mise en place d’une Administration publique moderne, accessible, vertueuse et proactive. L’objectif des concertations lancées ce jeudi est de restaurer le contrat de confiance entre les usagers et l’Administration publique.
L’Administration publique sénégalaise a souvent évolué sur la base d’un modèle importé, parfois déconnecté des réalités locales, ce qui a limité son efficacité. Cette situation impose un changement de paradigme dans la gestion des services publics, comme l’a souligné le Président de la République dans son discours de fin d’année 2024.
« Nous avons choisi la concertation et la consultation comme fil conducteur de notre gouvernance afin de faire de chaque citoyen un acteur décisif de la rupture et de la construction nationale », avait-il dit.
Selon Olivier Boucal, ministre de la Fonction publique Et de la Réforme du Service public, les Concertations nationales s’inscrivent dans le sillage des orientations stratégiques du président de la République, allant dans le sens d’accorder une place de premier choix au dialogue, à l’inclusion et à la co-construction.
« Comme vous le savez, l’administration publique sénégalaise souffre de beaucoup de maux liés à des facteurs divers et variés clairement soulignés à travers une série de rapports et de documents relatifs aux performances des services de l’Etat et à la satisfaction des préoccupations des usagers. Les dernières constats dressés dans la partie diagnostic du Référentiel Sénégal 2050, rappelés récemment par le Chef de l’Etat, à l’occasion de la Conférence des Administrateurs et Managers publics, portent notamment sur le chevauchement des missions de certains services, les lenteurs dans l’exécution des procédures et le défaut de qualité des prestations offertes aux usagers », a dit le ministre Boucal.
Il a souligné que les faiblesses ci-dessus évoquées produisent des effets déplorables liés, entre autres, à l’inefficacité et à l’inefficience des services de l’administration et à la détérioration de la confiance des citoyens vis-à-vis de l’administration, lesquelles entravent fortement la réalisation des objectifs de développement socio- économiques du pays et la construction d’un « Sénégal souverain, juste et prospère ».
« Compte tenu de ce qui précède, a-t-il dit, la réforme du service public n’est pas seulement une exigence de gouvernance pour une action publique plus efficace, c’est un impératif moral, en ce sens que l’Administration doit répondre aux enjeux et défis multiformes de développement et aux attentes croissantes des usagers-clients. Sous ce rapport, vous conviendrez avec moi de la nécessité et de l’urgence de donner corps aux orientations du Chef de l’Etat en prenant les dispositions utiles pour repenser notre gouvernance et renouveler notre administration ».
Les travaux des concertations nationales permettront de procéder au diagnostic profond de l’administration et de « repenser les méthodes et modes de gouvernance des affaires publiques au service de l’usager-citoyen », conformément aux instructions du Premier ministre.
La démarche qui sera adoptée à cet effet, sera axée sur une démarche participative de co-construction, qui sera déroulée à travers plusieurs plateformes d’échange impliquant les différentes parties prenantes au niveau central et régional et ainsi qu’au niveau de la Diaspora.
C’est dire que l’inclusion sera de mise à l’effet d’associer toutes les catégories d’acteurs dans leur diversité et de favoriser la libre expression des idées et l’engagement de toutes le parties prenantes.
La plateforme en ligne qui a fait l’objet d’une présentation ce matin, est disponible pour favoriser des concertations directes et ouvertes avec tous les usagers-citoyens, plus particulièrement ceux de la diaspora.
Au terme de cette cérémonie de lancement, le ministère va enchainer sur les concertations régionales qui seront placées sous l’égide des gouverneurs de régions. A cet effet, les acteurs du développement territorial, par catégories d’acteurs (société civile, secteur privé, services déconcentrés de l’État, partenaires techniques et financiers etc.), seront également impliqués et mobilisés à travers des ateliers régionaux, à raison d’un atelier par région.
Ces concertations régionales seront suivies d’échanges sectoriels et thématiques, qui porteront sur des aspects phares liés à des enjeux spécifiques de transformation de l’Administration devant permettre d’approfondir le diagnostic sur le Service public.
D’ores et déjà, les travaux préparatoires ont permis d’identifier plusieurs thèmes phares d’échanges, à savoir de la qualité du service public ; de la transformation digitale de l’Administration ; du cadre de gestion des ressources humaines ; du cadre organisationnel des services publics ; et de la transparence, l’équité et la redevabilité.
TE/APA