Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur Bassirou Diomaye Faye, « le candidat de substitution » que propose le parti dissous Pastef pour la prochaine présidentielle face à l’hypothèse d’une élimination d’Ousmane Sonko dans ses batailles judiciaires.
Sud Quotidien indique que Bassirou Diomaye Faye monte « sur scène » en tant que candidat du parti de l’opposition dissous Pastef pour l’élection présidentielle de février 2024. Le journal note que « l’opération de parrainage » pour ce candidat, secrétaire général de l’ex-Pastef et également en prison comme son leader Ousmane Sonko, sera « lancée ce lundi » 20 novembre, matérialisant « la phase deux » du plan engagé par Birame Soulèye Diop, Guy Marius Sagna, Abass Fall et El Malick Ndiaye, quatre éminents responsables de l’ex-Pastef et proches du maire de Ziguinchor (sud).
L’Observateur voit en cette propulsion du secrétaire général comme candidat de cette formation de l’opposition à la présidentielle que « Sonko capitule » parce qu’il a longtemps repoussé l’idée de plan B ou plan de substitution étant donné que plusieurs de ses dossiers judiciaires en cours semblent compromettre sa volonté de briguer le fauteuil présidentiel comme il l’avait fait pour la première fois en 2019 en étant classé à l’arrivée troisième et récoltant plus de 15% des suffrages. Mais après cette officialisation, le journal s’interroge « sur la popularité du candidat » de Pastef.
Le Quotidien constate pour sa part que « le projet change de tête » au sein de Pastef après l’opération de parrainage lancée pour Bassirou Diomaye Faye, candidat du parti à la présidentielle. « Il est choisi dans l’éventualité d’une élimination de Sonko » dont le mandataire n’arrive toujours pas à récupérer les fiches de parrainage obligatoires pour chaque candidat qui veut valider sa candidature à quelques jours de la fin de l’opération.
Toutefois, EnQuête se demande si « le plan Bassirou Diomaye Faye » est un « coup de maître ou une tentative de leurre » d’Ousmane Sonko et ses proches. Les Echos répond que Diomaye Faye est « la surprise de Sonko », mettant fin aux « candidatures de diversion de Birame Soulèye Diop, El Malick Ndiaye et Guy Marius Sagna. Dans une déclaration commune, les quatre candidats du parti Pastef précisent aussi que le choix de Bassirou Diomaye Faye « n’est nullement une abdication » sur la candidature de leur leader à tous Ousmane Sonko.
L’+ex-Pastef+ continue ainsi le « jeu d’échecs avec Macky » Sall, souligne Walf Quotidien, indiquant que « Sonko avance son pion » pour la prochaine présidentielle. Il s’agit de Bassirou Diomaye Faye, le secrétaire général de cette formation dissoute et inspecteur des impôts formé à l’Ecole nationale d’administration (Ena) au même titre que Ousmane Sonko et Amadou Ba, le Premier ministre et candidat de la coalition au pouvoir qui n’a, d’après son prédécesseur à la primature sénégalaise, Aminata Touré, aucune chance de remporter la prochaine présidentielle.
« Je parie que Amadou Ba n’ira pas au second tour », déclare dans L’AS l’ancienne Premier ministre devenue opposante au régime de Macky Sall après les élections législatives de juillet 2022 et candidate déclarée à la prochaine élection présidentielle.
Vox Populi note pour sa part que « Sonko fait parrainer Diomaye » pour ce scrutin et « se réserve celui des députés » dans l’hypothèse où il remporterait ses batailles judiciaires avec l’Etat du Sénégal dans les délais pré-électoraux. En attendant, les quatre candidats de l’ex-Pastef qui ont décidé de concert avec Sonko d’appeler au parrainage de la candidature de Bassirou Diomaye Faye martèlent que leur choix se justifie du fait que « tout le monde le connait assez pour savoir que jusqu’à son dernier souffle, il se battra sans compromission ». « Le régime s’amuse dans ses schémas, nous nous consolidons dans les nôtres », soulignent-ils.
Bés Bi souligne de son côté que Ousmane Sonko opte pour « la voie Bass » parce que sa candidature est « incertaine ». Bassirou Diomaye Faye est toutefois « un candidat-prisonnier comme Khalifa Sall en 2017 » sauf qu’il n’est pas encore jugé de ses chefs d’inculpation et jouit toujours de sa présomption d’innocence. Le journal se demande dès lors si Sonko, par ce choix d’un candidat incarcéré, « tente un Hama Amadou du Niger ».
ODL/ac/APA