Après un redressement fiscal de douze milliards, le patron de Premier Bet était sur le point de quitter le Sénégal avant d’être arrêté par la police.
Accusé de fraude fiscale pour un montant de 12 milliards de francs CFA, le directeur général de Premier Bet (1BET), Joris Dunkel, a été arrêté alors qu’il s’apprêtait à quitter le Sénégal avec sa famille, rapporte L’Observateur du mardi 6 août. Suite à une plainte déposée par le directeur général des impôts et domaines (DGID), les policiers de la Division des investigations criminelles (DIC) ont alerté leurs collègues de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass pour empêcher M. Dunkel de quitter le territoire. Sa société de paris sportifs n’avait en effet pas payé d’impôts en 2021.
Selon le journal, le prévenu, déféré au parquet ce mardi, était informé des poursuites imminentes à son encontre, ce qui l’a poussé à tenter de quitter le Sénégal rapidement, vingt-quatre heures après la fermeture de ses agences. En raison d’un redressement fiscal, Premier Bet a cessé ses activités, laissant ses employés, informés via WhatsApp, dans le désarroi et sans indemnités après des années de collaboration.
Interrogé par la DIC, Joris Dunkel a déclaré qu’il versait 3% de son chiffre d’affaires à la Lonase, la société nationale de loterie. Il a expliqué qu’il ignorait devoir payer des impôts à la DGID, pensant que son partenaire, la Lonase, en était exempté. Premier Bet doit au Trésor public sénégalais un total de 12,2 milliards de FCFA, représentant des impôts, droits et taxes.
Depuis quatre mois, le Sénégal est dirigé par un tandem d’inspecteurs des impôts et domaines : le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko. Prônant une rupture systémique depuis leur arrivée au pouvoir, les deux hommes ont lancé une campagne d’audits, en faisant de la transparence leur méthode cardinale dans la gestion des affaires et finances publiques.
Avant Premier Bet, la DGID a redressé la compagnie Woodside, qui exploite le champ pétrolier de Sangomar, situé au large des côtes sénégalaises, pour un montant de 41,467 milliards de FCFA. Ce redressement fiscal a été notifié à l’opérateur australien par une lettre datée du 12 juin 2024 et transmise par le chef de la Division du recouvrement de la DGID. En réponse, la société pétrolière a contesté cette assignation devant la justice, l’affaire devant désormais être jugée dans la première quinzaine d’août, selon le quotidien Libération.
ODL/ac/Sf/APA