Outre une tournée dans la sous-région, le parti souverainiste sénégalais arrivé récemment au pouvoir, Pastef, s’apprête à recevoir le célèbre homme politique français Jean-Luc Mélenchon.
Nés il y a dix ans, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) ont grandi dans la douleur avant de porter, le 24 mars dernier, un de leurs membres, Bassirou Diomaye Faye, au pouvoir. Cette formation politique a presque vécu dans la clandestinité dans les derniers mois du régime de Macky Sall à la suite de sa dissolution par les autorités et l’emprisonnement de son leader emblématique, Ousmane Sonko.
A l’issue de la première réunion du bureau politique du parti tenue dimanche 5 mai à Dakar, ce dernier, devenu Premier ministre, estime que la véritable lutte pour la libération du peuple sénégalais « vient de démarrer ». Face aux militants et sympathisants, il a remercié « ardemment » le peuple sénégalais pour « l’aboutissement provisoire » du combat politique à travers l’élection de Bassirou Diomaye Faye comme cinquième président de la République du Sénégal.
La prochaine étape de cette lutte sera désormais « la libération du peuple sénégalais par la réussite de notre combat pour la souveraineté, la bonne gouvernance et la juste et équitable redistribution de nos richesses. Pastef sera le fer de lance de ce nouvel épisode de notre aventure commune », a souligné M. Sonko.
C’est depuis la prison qu’il a porté son choix sur son camarade et codétenu Bassirou D. Faye en vue d’anticiper sur l’invalidation de sa candidature par le Conseil constitutionnel. L’objetif était de permettre au « Projet » qu’ils ont vendu pendant une décennie aux Sénégalais d’avoir un candidat à la dernière Présidentielle. Depuis lors, Pastef a quitté la clandestinité puisque le décret de dissolution a été abrogé par l’ex-président Macky Sall avant son départ.
« Tout ce que je peux vous promettre, c’est que nous réussirons », a insisté l’ancien maire de Ziguinchor, un poste duquel il vient de démissionner pour se concentrer sur ses fonctions primatoriales. En outre, Ousmane Sonko demeure le président de Pastef alors que le nouveau chef de l’Etat a démissionné des instances de ce parti dont il était le secrétaire général.
En revanche, « nous allons reprendre et relancer nos activités politiques par la réorganisation, la restructuration et la revitalisation du parti, avec, en ligne de mire, l’organisation de son premier Congrès dans quelques mois », a noté Sonko avant de préciser que Pastef « assumera » son option panafricaniste et souverainiste « par le renforcement de ses partenariats politiques aux niveaux africain et sous régional ». À cet effet, il projette « une tournée sur invitation de ses partenaires » qui devrait démarrer par les étapes de la Guinée, du Mali, du Burkina Faso et du Niger, des pays ouest-africains dirigés par des juntes militaires.
Dans le même ordre, Pastef promet de renforcer ses partenariats politiques avec le reste du monde par le réchauffement de relations existantes et l’exploration des nombreuses nouvelles sollicitations provenant de tous les continents. « Sous ce chapitre, nous accueillerons à Dakar, du 14 au 18 mai 2024, une délégation des Insoumis français, composée d’élus et conduite par Jean-Luc Mélenchon », député et ancien candidat à l’élection présidentielle française, a fait savoir Ousmane Sonko.
ODL/ac/APA