L’organisation régionale a donné un ultimatum d’une semaine aux auteurs du coup d’Etat contre Mohamed Bazoum et n’exclue pas d’employer la force pour rétablir ce dernier dans ses fonctions.
La Guinée, à travers le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), organe central de gestion et de prise de décisions depuis le 5 septembre 2021, s’est exprimée sur les décisions prises par la Cédéao suite au coup d’État intervenu au Niger, le 26 juillet.
Réunie en session extraordinaire dimanche 30 juillet, la Conférence des chefs d’Etat de la Cédéao a infligé des sanctions économiques et financières au Niger, a exigé la libération du président Bazoum. L’Institution régionale n’exclue pas d’employer la force pour obtenir le rétablissement de ce dernier dans ses fonctions.
Dans un communiqué diffusé sur les médias d’Etat lundi 31 juillet dans la soirée, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) dirigé par Colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition en guinéenne affirme suivre avec beaucoup d’intérêt l’évolution de la situation socio-politique au Niger « qui a conduit à la prise de responsabilité par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) ».
« Les autorités guinéennes rendent un hommage aux braves populations du Niger pour leur sens élevé de patriotisme et saluent l’esprit républicain et la maturité des Forces de Défense et de Sécurité qui ont privilégié l’intérêt supérieur de leur nation en choisissant de se réunir pour trouver ensemble des solutions aux problèmes nigériens », a déclaré colonel Aminata Diallo, porte-parole de la junte guinéenne.
La junte guinéenne dit être convaincue que les nouvelles autorités mettront tout en œuvre pour garantir la stabilité et la concorde au Niger et dans la Sous-Région souligne le communiqué.
Il prévient toutefois que les sanctions préconisées par la Cédéao incluant une intervention militaire, « est une option qui ne sauraient être une solution au problème actuel mais entrainerait un désastre humain dont les conséquences pourraient aller au- delà des frontières du Niger ».
Poursuivant, « le CNRD s’abstient d’appliquer ces sanctions illégitimes et inhumaines contre le peuple frère et les autorités nigériennes, et exhorte la Cédéao à revenir à de meilleurs sentiments », soulignant qu’une intervention militaire contre le Niamey « entrainerait de facto la dislocation » de l’organisation régionale.
En outre, le CNRD a tenu à préciser que, « les sanctions prises et les menaces proférées lors du sommet du 30 juillet 2023 n’engagent nullement la République de Guinée ».
A travers cette position, les autorités guinéennes réaffirment leur vision panafricaniste en apportant leur solidarité à la population nigérienne et en invitant les nouvelles autorités du CNSP à préserver l’unité et la cohésion nationale.
Elu démocratiquement en avril 2021, le président Mohamed Bazoum a été déposé mercredi 26 juillet par un groupe de militaires menés par le chef de la garde présidentielle, le général Abdourahamane Tchiani. S’exprimant quarante huit heures plus tard, ce dernier a annoncé avoir mis fin à la VIIe République nigérienne en raison des insuffisances notées dans la stratégie de sécurisation du pays confronté, comme le Mali et le Burkina Faso, à une insurrection jihadiste.
ASD/ac/APA