Le NRC utilise une méthodologie rigoureuse pour évaluer les crises de déplacement les plus négligées, basée sur Plusieurs critères.
Comme chaque année, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a publié son rapport sur les dix crises de déplacement les plus négligées dans le monde, constatant une dégradation alarmante de la situation humanitaire dans plusieurs pays du Sahel, notamment le Mali, le Burkina et le Niger.
Ces pays, tous membres de l’Alliance pour le Sahel (AES), font face à des crises de déplacement exacerbées par des conflits persistants, des catastrophes climatiques et un manque de financement international.
Pour la première fois, le Niger fait son entrée dans la liste des dix crises de déplacement les plus négligées au monde, se classant à la cinquième place. Cette inclusion marque une détérioration significative de la situation humanitaire dans le pays.
Le rapport de NRC note qu’après le coup d’État de juillet 2023, l’aide au développement a été largement suspendue, aggravant une situation déjà critique. Le nombre de personnes en crise alimentaire a doublé par rapport à 2022, atteignant 2,3 millions, tandis que plus de 335 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays.
Quant au Mali, qui se classe désormais quatrième après avoir été septième l’année précédente, il voit sa situation se compliquer davantage. En 2023, plus de 340 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison de la recrudescence des combats entre l’armée nationale et des groupes armés non étatiques.
La violence, combinée aux impacts du changement climatique, a poussé 2,5 millions de personnes à avoir besoin d’une aide alimentaire urgente. Le financement humanitaire pour le Mali n’a atteint que 31 % des fonds nécessaires, accentuant la crise.
Pour ce qui est du Burkina Faso, il conserve sa position en tant que crise de déplacement la plus négligée au monde pour la deuxième année consécutive.
Le pays a enregistré un nombre record de 707 000 nouveaux déplacements internes en 2023 et la couverture médiatique a chuté en raison de l’accès de plus en plus difficile pour les journalistes et les organisations humanitaires.
La crise humanitaire s’est intensifiée avec 3,6 millions de personnes sans accès aux soins de santé et 6,3 millions nécessitant une aide humanitaire en 2024.
Autres crises en Afrique
Outre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, plusieurs autres pays africains figurent également sur cette liste de négligence.
La République démocratique du Congo se maintient parmi les crises les plus négligées pour la huitième année consécutive, avec plus de 6,9 millions de personnes déplacées.
Le Cameroun, en deuxième position, fait face à une triple crise due à des conflits internes, une insécurité grandissante et l’accueil de réfugiés des pays voisins.
Classé neuvième, le Tchad voit sa situation aggravée par l’afflux de réfugiés soudanais et des conditions climatiques sévères, note le rapport de NRC. Enfin, la République centrafricaine, classée huitième, continue de souffrir des conséquences d’une décennie de conflit.
Le NRC utilise une méthodologie rigoureuse pour évaluer les crises de déplacement les plus négligées, basée sur trois critères principaux : le manque de volonté politique internationale, le manque d’attention médiatique et le déficit de financement humanitaire.
Chaque crise est analysée en fonction de ces critères pour déterminer son niveau de négligence et attirer l’attention sur les besoins urgents des populations affectées.
MD/ac/APA