L’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), annonce un repli stratégique tandis que les forces armées de la RDC restent vigilantes.
Dans un développement significatif du conflit en cours dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a annoncé hier sa décision de retirer ses forces de la ville de Walikale et des zones environnantes dans la province du Nord-Kivu, invoquant un engagement à favoriser les initiatives de paix.
Cette annonce s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du cessez-le-feu unilatéral déclaré le 22 février 2025 et fait suite à la déclaration conjointe entre le Qatar, la RDC et le Rwanda, signée lors d’une rencontre trilatérale tenue le 18 mars 2025 à Doha, sous l’égide de l’Émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani.
Ce sommet a réuni les présidents rwandais Paul Kagame et congolais Félix Tshisekedi dans un contexte régional particulièrement tendu, marqué notamment par la rupture des relations diplomatiques entre le Rwanda et la Belgique, et le retrait progressif de la Mission d’appui à la sécurité de la SADC en RDC. Selon la communication officielle de la présidence congolaise, les deux chefs d’État ont réaffirmé leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel dans l’est de la RDC.
Dans leur communiqué officiel daté du 22 mars 2025, émis depuis Goma, ville prise en février dernier, les rebelles ont déclaré : « Dans le souci de favoriser des conditions propices aux initiatives de paix et à un dialogue politique traitant des causes profondes du conflit dans l’Est de la RDC, l’Alliance Fleuve Congo décide de repositionner ses forces de la ville de Walikale et de ses environs. »
Cette décision intervient alors que les négociations de paix entre la RDC et le mouvement rebelle M23 prévues à Luanda avaient été reportées sine die, suite au refus du M23 d’y participer en réaction aux sanctions européennes visant certains de ses dirigeants.
En réponse à cette annonce, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont déclaré prendre acte, ajoutant qu’elles « observeront avec vigilance » le retrait des « forces hostiles » de Walikale jusqu’à l’est de Kibati, et se sont engagées à s’abstenir d’actions offensives contre les « forces ennemies ».
Les deux parties ont toutefois émis des avertissements. L’AFC/M23 a souligné que « toute provocation ou attaque par les forces de la coalition du régime de Kinshasa contre la population civile entraînera une annulation automatique de cette décision », tandis que les FARDC se « réservent les droits d’intervenir » face à tout mouvement hostile.
AC/Sf/APA