Les autorités congolaises ont convoqué le chargé d’affaires ougandais en réaction aux affirmations des experts de l’Onu selon lesquelles Kampala appuierait les rebelles du M23.
« Préoccupé » par les informations des experts de l’ONU selon lesquelles Kampala apporte un soutien aux rebelles du M23, Kinshasa a convoqué vendredi le chargé d’affaires ougandais en République démocratique du Congo qui, comme l’armée ougandaise l’avait déjà fait, a rejeté ces « allégations ».
« Cela reste une allégation… Pourquoi devrions-nous soutenir le M23 ? », a déclaré à la presse Matata Twaha Magara après avoir rencontré la vice-ministre congolaise des Affaires étrangères, Gracia Yamba Kazadi.
« Notre position est claire, au sein de la Communauté des États d’Afrique de l’Est, nous devons travailler ensemble pour chasser toutes les forces négatives », a poursuivi le diplomate, en évoquant l’opération conjointe menée depuis fin 2021 dans l’est de la RDC par les armées congolaise et ougandaise contre les rebelles ADF affiliés au groupe État islamique.
Dans un rapport publié le 8 juillet, des experts de l’ONU disent avoir eu confirmation d’un « soutien actif » au M23 de membres des services de renseignements d’Ouganda. Ils évoquent un « passage régulier de troupes » du M23 et de l’armée rwandaise sur le territoire ougandais, dont « l’ampleur et la fréquence (…) font qu’il y a peu de chances qu’une telle présence passe inaperçue ».
Le M23 (« Mouvement du 23 mars ») est une rébellion armée congolaise qui, avec le soutien du Rwanda, s’est emparée depuis deux ans et demi de vastes pans de territoire de la province du Nord-Kivu.
Le chargé d’affaires ougandais a estimé que l’ONU aurait dû transmettre à Kampala le rapport des experts avant sa publication, afin que l’Ouganda puisse y répondre. Cela devrait se faire de cette manière, a jugé M. Twaha, plutôt que « de faire fuiter des choses » pour « enflammer les relations entre pays ».
« Nous attendons que l’ONU nous communique ce rapport afin que nous puissions y répondre » en détail, a insisté le chargé d’affaires.
Le 8 juillet, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Wagner Kayikwamba, s’était dite « préoccupée » par le rapport des experts de l’ONU.
Deux jours plus tard, le porte-parole adjoint de l’armée ougandaise, le colonel Deo Akiiki, contacté par l’AFP, avait qualifié les « allégations » des experts de « risibles » et « sans fondement ».
Dans ce rapport, les experts de l’ONU affirmaient également que « 3.000 à 4.000 militaires rwandais » combattaient aux côtés des rebelles du M23 contre l’armée congolaise.
APA avec AFP