Cette décision intervient après la levée du moratoire sur la peine de mort en mars par le gouvernement congolais.
Huit soldats congolais, dont cinq officiers, ont été condamnés à mort pour « lâcheté » et « fuite devant l’ennemi » par un tribunal militaire à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, où la rébellion du M23 gagne du terrain.
L’accusation avait demandé la peine capitale pour les 11 accusés, mais le tribunal a acquitté trois soldats du rang, faute de preuves suffisantes.
Les condamnés étaient tous engagés dans le combat contre le M23, qui a pris le contrôle de vastes zones de la province du Nord-Kivu avec le soutien de l’armée rwandaise.
Malgré les affirmations de leur défense, le tribunal a jugé que les huit accusés avaient bien commis les infractions qui leur étaient reprochées.
Les avocats des condamnés ont annoncé leur intention de faire appel.
Cette décision intervient après la levée du moratoire sur la peine de mort en mars par le gouvernement congolais, visant notamment les militaires accusés de trahison et les criminels responsables de violences urbaines ayant entraîné la mort.
L’inquiétude croissante face à l’incapacité de l’armée congolaise à contenir le M23 a conduit à des suspicions d’infiltration au sein des forces de sécurité.
Depuis le début de la rébellion, de nombreux membres des forces armées, ainsi que des personnalités politiques et économiques de l’est du pays, ont été arrêtés pour « complicité avec l’ennemi ».
Le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit préoccupé par cette décision, soulignant l’engagement des Nations unies en faveur de l’abolition de la peine de mort.
Le président congolais, Félix Thshisekedi a justifié cette mesure comme un moyen de dissuader les alliés du Rwanda. Malgré des condamnations à mort régulières en RDC, elles étaient traditionnellement commuées en peines de prison à vie.
AC/APA avec AFP