Pour le projet de loi de finances 2025, le Maroc a inscrit comme principales priorités pour les années à venir, entre autres, le renforcement de la souveraineté en matière de ressources en eau, en alimentation et en énergie, ainsi que du pouvoir d’achat des citoyens.
La ministre marocaine de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a présenté à Rabat le projet de loi de finances 2025, marquant l’engagement du gouvernement à réaliser les objectifs de son programme 2021-2026 tout en restant agile face aux défis contemporains et à ceux qui émergent.
S’exprimant jeudi devant la commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants, Fettah, accompagnée du ministre délégué au Budget, Fouzi Lekjaa, a salué la résilience du Maroc face aux crises mondiales. Cette stabilité, selon elle, reflète la gestion efficace par le gouvernement de multiples défis complexes.
Elle a détaillé les perspectives de croissance pour 2025, en s’appuyant sur des indicateurs nationaux et des prévisions internationales, en particulier celles de la zone euro, principal partenaire commercial du Royaume. Par ailleurs, elle a réaffirmé la détermination du gouvernement à retrouver la notation « Investment Grade » auprès des agences de notation internationales, soulignant ainsi la volonté de consolider la crédibilité économique du pays.
Dans le domaine social, Fettah a annoncé une hausse de la part des recettes de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) destinée aux collectivités locales, qui passe pour la première fois depuis 1986 de 30 % à 32 %. Elle a également mis en avant les efforts du gouvernement pour améliorer les revenus des citoyens, à travers notamment des augmentations de salaires et des réductions de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, témoignant de l’engagement à renforcer le capital humain et le bien-être des travailleurs.
Sur le front du logement, elle a indiqué que les aides gouvernementales ont permis à plus de 27 000 Marocains d’accéder à la propriété. En outre, 37 milliards de dirhams (3,6 milliards de dollars) ont été alloués aux programmes de protection sociale, tandis que 16,5 milliards de dirhams (1,6 milliard de dollars) visent à soutenir le pouvoir d’achat et à favoriser un dialogue transparent au sein des institutions.
En matière de santé, Fettah a souligné que plus de 75 % des citoyens marocains sont désormais affiliés à l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Des mesures spécifiques sont en cours de développement pour étendre cette couverture aux travailleurs agricoles et aux artisans, répondant à une demande accrue de protection sociale.
Le nombre de professionnels de la santé au Maroc est passé de 63 000 en 2020 à 70 000, avec un objectif de se rapprocher des standards internationaux en termes de ratios professionnels de santé/population. Le gouvernement s’engage à améliorer l’accès aux soins à travers la construction de nouveaux centres hospitaliers universitaires et la modernisation de 1 400 centres de santé locaux d’ici 2025.
Concernant l’éducation, Fettah a mentionné la création de 4 000 nouvelles classes préscolaires pour l’année scolaire 2024-2025, avec un objectif de scolarisation préscolaire atteignant 80 % et la création de 626 « écoles pionnières ».
Le projet de loi de finances pour 2025 consacre un budget record de 340 milliards de dirhams (33,4 milliards de dollars) aux investissements publics, avec un focus sur les infrastructures, l’agriculture et le logement. La ministre a par ailleurs mis en avant l’importance de l’investissement privé, soulignant que la nouvelle Charte de l’investissement, la simplification administrative et l’amélioration du climat des affaires sont des éléments clés des initiatives gouvernementales en faveur du secteur privé.
BZ/ac/Sf/APA