La Cédéao maintient le dialogue avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger après le retrait de ces trois pays, désormais engagés dans une nouvelle dynamique politique et sociale, alors que le programme de migration temporaire vers l’Espagne fait débat au Sénégal, a relevé APA mercredi dans plusieurs médias africains.
Fraternité Matin rapporte que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « maintient le dialogue et prend des mesures transitoires » après le retrait effectif, ce 29 janvier, du Burkina Faso, du Mali et du Niger, qui forment désormais l’Alliance des États du Sahel (AES). Selon le journal ivoirien, l’organisation régionale a décidé de maintenir certaines facilités en faveur des citoyens et des acteurs économiques des trois pays concernés.
Avec le retrait de ces pays dirigés par des militaires putschistes de la Cédéao, Le Monde Afrique indique qu’une « reconfiguration régionale s’opère en Afrique de l’Ouest ». Selon Baba Dakono, chercheur malien en développement des politiques publiques, la Cédéao « n’a pas été capable de gérer de manière constructive les coups d’État au Sahel ».
Dans les pays de l’AES, ce retrait est effectif depuis un an. Selon le journal L’Essor, son « anniversaire » a été célébré la veille au Mali, lors d’une « mobilisation des grands jours » à Kangaba, sur le site historique de Kurukanfuga, où les peuples du Mandé s’étaient rassemblés au 13e siècle pour promulguer la Charte du Mandé, l’une des plus anciennes constitutions au monde considérée comme la première déclaration des droits de l’homme.
L’Agence nigérienne de presse indique également que le premier anniversaire du retrait des pays de l’AES de la Cédéao a été commémoré dans la région de Tahoua. Un meeting géant, organisé par la Coordination régionale du Mouvement M62 en collaboration avec les différentes couches socioprofessionnelles de la ville, a réuni des milliers de personnes pour soutenir les trois chefs d’État de l’AES, qui ont décidé de quitter la Cédéao en toute souveraineté.
Au Burkina Faso, L’Observateur Paalga note que « le drapeau de l’AES flotte désormais aux Affaires étrangères », le ministère où a été organisé mardi une cérémonie de levée des couleurs. D’une même voix, des membres du gouvernement, des présidents d’institution, dont celui de la Commission nationale de la Confédération des États du Sahel, Bassolma Bazié, des responsables diplomatiques du Mali et du Niger, ainsi que des représentants des forces armées nationales, ont entonné le Ditanyè, l’hymne burkinabè, suivi de l’hymne national du Mali et de celui du Niger, rapporte le quotidien.
Au Sénégal, Jeune Afrique signale que le programme de migration temporaire vers l’Espagne est « victime de son succès », avec un afflux massif de candidatures ayant poussé les autorités à suspendre momentanément le programme. L’opposition critique de son côté l’incompétence du gouvernement face au chômage des jeunes.
« Même si on nous propose 100 000 emplois, nous l’accepterons », a souligné toutefois Abass Fall, ministre du Travail, dans Walf Quotidien, rappelant que le nouveau pouvoir hérite d’une situation économique difficile, qu’il tente de résoudre à travers le nouveau référentiel des politiques publiques, la Vision Sénégal 2050.
Le Soleil note que « le flux de candidats ne faiblit pas » au deuxième jour des dépôts pour la migration circulaire vers l’Espagne, où des ouvriers agricoles sénégalais sont appelés à servir pour un temps. Le quotidien national rapporte que plus de 10 000 dossiers ont été déposés, dont 1 500 à Dakar, rien que pour la journée du lundi. « On s’attendait à un engouement, mais pas de cette ampleur », a déclaré Amadou Chérif Diouf, secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’Extérieur.
ODL/ac/Sf/APA