La presse ouest-africaine consultée mardi par APA rapporte que le FMI a salué la transparence du Sénégal tout en appelant à des réformes, dans un contexte marqué par des tensions politiques et économiques au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en Guinée.
En marge de sa visite au Sénégal, le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI), Edward Gemayel, a salué l’exercice de transparence entrepris par les nouvelles autorités sénégalaises à travers le dernier rapport de la Cour des comptes. « La démarche de transparence est bien perçue », a souligné Gemayel dans un entretien avec Le Soleil.
Concernant la situation de la dette du Sénégal, évaluée à plus de 18 000 milliards de francs CFA, soit près de 100% du PIB, il a précisé qu’elle demeure « soutenable » pour le moment. Cependant, il a recommandé de « centraliser la gestion de la dette publique » pour une meilleure maîtrise des finances. « Les autorités sénégalaises travaillent dans le sens d’obtenir une dérogation et ont déjà proposé une série de mesures correctrices », a-t-il ajouté.
Le FMI a toutefois refroidi les attentes du Sénégal en matière de crédit, d’après Walf Quotidien. Le Sénégal espérait obtenir plus de 1000 milliards de francs CFA dans le cadre de cette visite, mais Gemayel a insisté sur la nécessité d’appliquer d’abord des mesures correctrices concernant les « fausses informations » sur la dette avant tout déblocage de fonds.
De son côté, Le Quotidien souligne qu’aucun accord n’a été trouvé entre les deux parties et indique que le pays se dirige « vers les PAS », les plans d’ajustement structurel. Selon le journal, le FMI n’entend pas signer un nouvel accord de coopération tant que le gouvernement n’a pas rectifié les chiffres du précédent régime et redressé la situation. Pour ce faire, le gouvernement sénégalais pourrait être amené à appliquer des réformes économiques inspirées des années 1970, un point qui suscite des réticences au sein de la population.
Dans un autre registre, Le Monde Afrique note que l’année qui suit l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la République du Sénégal, après sa victoire en mars 2024, est marquée par « une rupture moins franche que prévue ». Bien que le président s’efforce de mettre en œuvre les réformes promises, son style méthodique suscite parfois de l’impatience, précise le journal.
Sur un autre sujet, L’Alternance s’interroge sur quand les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) vont se retirer de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), à la suite de leur retrait de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), soulignant que cela reflète leur refus de la politique d’accompagnement des crises. Le journal malien se demande également si cet éventuel retrait du Mali, du Burkina Faso, et du Niger aura des conséquences sur l’UEMOA, dont la France est garante.
Malgré ce climat tendu avec Paris, Jeune Afrique note que le président de la transition du Mali, le général Assimi Goïta, a confié la fabrication des passeports AES à une société française. Cette décision suscite des interrogations alors même que les relations entre Bamako et Paris sont au plus bas.
En Guinée, Jeune Afrique rapporte que le projet Simandou est devenu « l’arbre qui cache la forêt » des permis miniers gelés, une situation qui, selon le journal, pourrait nuire à l’attractivité minière du pays, en raison de l’immobilisme du secteur depuis l’arrivée de la junte au pouvoir.
ODL/Sf/ac/APA