Ousmane Sonko, 45 ans et benjamin des cinq candidats à la présidentielle au Sénégal, brigue pour la première fois la magistrature suprême avec l’ambition de s’attirer les suffrages de ses compatriotes grâce surtout à «Solutions», son livre-programme où la politique, l’économie et le social occupent une place prépondérante.
Sur le plan politique, le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) compte, une fois élu président de la République, démissionner de son parti avant de se lancer dans une profonde réforme des institutions.
D’entrée, il promet de supprimer les fonds politiques pour les remplacer par des fonds spéciaux, puis il va rayer d’un coup de plume le Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT), le Conseil économique, social et environnemental (Cese) et le Haut-Conseil du dialogue social (HCDS).
Pour renforcer l’indépendance de la justice, Ousmane Sonko, ancien inspecteur des impôts et domaines radié de la fonction publique, va ôter à l’exécutif sa tutelle sur le Conseil supérieur de la magistrature qui, dans son fonctionnement, ne dépendra plus du ministère de la Justice. Après quoi, il instituera des juges des libertés administratives publiques.
Concernant les postes de directeurs et directeurs généraux dans la fonction publique, le candidat Sonko compte non seulement les nommer après des appels d’offre publique, mais également il va leur interdire de s’impliquer dans des activités politiques.
Exit le FCFA
S’agissant des mesures économiques, le leader du Pastef promet de prioriser le secteur primaire appelé à soutenir l’économie nationale. Dans ce sens, l’élevage et l’agriculture seront unifiés pour former un secteur mixte.
Pour les ressources halieutiques, les règlementations seront appliquées avec plus de rigueur au bénéfice des populations locales. Dans ce cas, les « Solutions » d’Ousmane Sonko prévoient des audits et des renégociations pour les contrats, conventions et accords non profitables à l’Etat du Sénégal.
Toujours pour renforcer le tissu industriel, il est envisagé la création de zones industrielles adossées aux pôles régionaux avec de nouveaux centres de formation.
L’une des innovations phares que comptent apporter les patriotes dans le secteur monétaire est de sortir le Sénégal du franc CFA. Cependant, Sonko espère négocier cette sortie dans le cadre de la CEDEAO et de l’UEMOA pour la création d’une monnaie commune. À défaut, il n’écarte pas d’instituer « une monnaie autonome » pour le Sénégal dans le but, explique-t-il, de redonner au pays au souveraineté économique.
Pour la mobilisation des ressources, le programme « Solutions » veut apporter des innovations majeures. A cet effet, il est prévu d’instituer un fonds patriotique sectoriel doté d’un budget de 25 milliards de FCFA par an pour financer le secteur privé national. Dans le même objectif, il est prévu un fonds de pension de retraite et d’investissement pour les Sénégalais de la diaspora.
Autonomisation des femmes
Quant aux mesures sociales du candidat de PASTEF, le rallongement du congé de maternité de deux à six mois et le reversement de la pension de la femme décédée à ses ayants droits constituent les décisions majeures pour la protection de la mère et de l’enfant.
Toujours pour l’autonomisation des femmes, le programme « Solutions » compte faciliter à la gente féminine l’accès au foncier en milieu rural avec des encadrements et des financements destinés à améliorer les conditions de vie des femmes.
Par ailleurs, il est prévu le recensement de tous les enfants de la rue pour leur identification à l’état civil et leur orientation dans les Daras (écoles coraniques) publics modernes.
Dans le domaine de l’éducation et de la formation, Ousmane Sonko compte insister sur la professionnalisation de la formation dès le lycée en se basant sur la demande du marché local. De même, il est prévu de réorienter les établissements supérieurs vers un enseignement plus professionnel et de qualité.
ARD/te/cat/APA