L’Union africaine (UA), dans un communiqué dont APA a obtenu copie vendredi, a demandé par le biais de ses chefs d’Etat et de gouvernement « la suspension de la proclamation des résultats définitifs des élections » en République démocratique du Congo (RDC), au motif que « des doutes sérieux » planent sur les résultats provisoires communiqués récemment par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Le communiqué, publié à l’issue d’une réunion de plusieurs chefs d’Etat de l’UA, tenue jeudi à Addis-Abéba, annonce qu’une délégation de responsables du continent, dirigée par Paul Kagamé, président en exercice de l’UA, se rendra « en urgence » en RDC, lundi. La mission aura pour objectif « de trouver un consensus sur une issue à la crise postélectorale dans le pays (NDLR, RDC) ».
Tenues le 30 décembre dernier, les élections en RDC portaient sur la présidentielle, les législatives et les provinciales. Selon les résultats provisoires communiqués à partir du 10 janvier par la Céni, Félix Tshisékédi a remporté l’élection présidentielle avec 38,5% des voix, suivi de Matin Fayulu 34,8% des votes et de Emmanuel Ramazany Shadari 23,8% des suffrages.
Quant aux législatives, elles ont largement été remportées par le Front commun congolais (FCC, majorité présidentielle).
Toutefois, des doutes ont aussitôt été émis sur ces résultats, notamment la présidentielle au sujet de laquelle les évêques ont dit que leurs résultats collectés sur le terrain ne correspondaient pas à ceux donnés par la Céni. La France, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, a mis en cause les résultats provisoires, là où l’ONU appelle au calme et recommande aux acteurs politiques de saisir en cas de contestation le Conseil constitutionnel.
Pour sa part, Matin Fayulu qui réclame la victoire a déposé un recours.
CAT/APA