Le calendrier des opérations électorales pour la présidentielle de 2024 au Sénégal est disponible.
Au Sénégal, la campagne électorale pour la présidentielle du 24 mars prochain a démarré depuis samedi. Les activités ont commencé dans une ambiance inhabituelle puisque le processus électoral a été interrompu pendant plus d’un mois et la durée de campagne des dix-neuf candidats raccourcie à deux semaines environ.
Malgré toutes ces difficultés, la machine électorale semble déjà enclenchée puisque le calendrier des opérations électorales a été partagé aux parties prenantes.
Les résultats provisoires du premier tour de la présidentielle seront proclamés au plus tard le 1er avril 2024 par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV), dirigée par le président de la Cour d’appel.
Dans les cinq jours francs suivant le dépôt d’une réclamation sur ces résultats, le Conseil constitutionnel, l’arbitre principal du scrutin, statuera avant de proclamer les résultats définitifs du vote.
La décision de fixer la présidentielle au 24 mars 2024 a été prise mercredi dernier par le président Macky Sall, qui ne se représente pas après douze ans passés à la tête de l’Etat. Les candidats de l’opposition ont obtenu gain de cause après leur saisine du Conseil constitutionnel pour l’organisation du scrutin avant la fin du mandat du président sortant, le 2 avril prochain.
Même si les rues du pays commencent à s’animer ce dimanche par les caravanes des candidats, plusieurs d’entre eux semblent avoir été pris de court par le démarrage de la campagne. Certains militaient déjà pour la tenue du scrutin le 31 mars prochain, date initialement retenue par la haute instance juridictionnelle avant de se conformer à celle qui a été choisie par le chef de l’Etat.
S’ils n’auront pas les 21 jours de campagne prévus par le Code électoral sénégalais, les dix-neuf candidats ou leurs représentants sont passés tour à tour, vendredi et samedi, à la télévision nationale pour enregistrer leur temps d’antenne et présenter leurs programmes aux téléspectateurs.
La coalition au pouvoir, emmenée par l’ex-Premier ministre Amadou Ba, promet de perpétuer l’œuvre du Président Sall si elle réussit à faire élire son « candidat de la continuité ». Mais la tâche ne sera pas simple pour la coalition Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir) face au nombre impressionnant de candidats qui souhaitent proposer de nouvelles alternatives de gouvernance aux citoyens sénégalais.
Parmi eux, se trouve la gérante d’une entreprise agroalimentaire Anta Babacar Ngom, leader du mouvement de l’Alternative pour la relève citoyenne (Arc). Elle est la seule candidate qui reste en course après le retrait de Rose Wardini dont la découverte de sa nationalité française a perturbé son élan.
La campagne commence également dans une atmosphère particulière parce que Bassirou Diomaye Faye, l’un des principaux candidats, soutenu par le célèbre opposant incarcéré Ousmane Sonko, est encore détenu en prison. Sa libération ainsi que celle de tous les prisonniers dits « politiques » sont attendues incessamment à la suite du vote d’un projet de loi d’amnistie sur les infractions criminelles et correctionnelles commises entre 2021 et 2024 dans le cadre de manifestations politiques.
La coalition portée par le candidat Bassirou Diomaye Faye a enregistré ces derniers jours de nombreux ralliements dont celui de docteur Abdourahmane Diouf, candidat recalé dès l’étape du contrôle de parrainage, qui a officialisé ce samedi, lors d’une conférence de presse, son soutien au « projet souverainiste » incarné par le parti dissous Pastef, créé en 2014 par Ousmane Sonko avec des fonctionnaires de l’Etat.
De son côté, l’Etat par la voie du premier ministre Me Sidiki Kaba qui a formé son gouvernement vendredi après la dissolution de l’équipe d’Amadou Bâ mercredi, entend relever le défi de l’organisation dans un délai aussi court.
AC/APA