Parmi les 19 candidats à l’élection présidentielle, Boubacar Camara, 65 ans, entend s’inspirer de ses nombreuses casquettes, s’il est élu le 24 mars prochain, pour diriger le Sénégal.
Directeur de campagne de l’opposant Ousmane Sonko à la Présidentielle de 2019, Boubacar Camara, né le 26 juin 1958 à Dakar et doté d’un riche parcours académique et professionnel, brigue les suffrages des Sénégalais cinq ans plus tard. Après une tentative infructueuse de se présenter en 2019, le président du Parti de la construction et de la solidarité (PCS-Jengu Tabax), arrivé tardivement en politique en 2018, fait partie des candidats retenus par le Conseil constitutionnel pour le scrutin du 25 février 2024 finalement fixée au 24 mars de la même année.
Fort de son expérience dans des secteurs différents tels que l’Armée, l’Inspection générale d’Etat (IGE), la Marine nationale, le barreau ou encore l’administration douanière du Sénégal et du Bénin, M. Camara veut maintenant un nouvel échelon en arrivant à la magistrature suprême de son pays. Dans son programme intitulé « Tabax Senegaalu Ëlëg » ou construire le Sénégal du futur, il explique que sa vision politique, dans un texte de 60 pages articulé sur six axes stratégiques, est adossée à la citoyenneté participative et inclusive.
La santé et l’éducation, « socle du capital humain », occuperont une place importante dans sa gouvernance de même que « l’exploitation judicieuse de nos ressources naturelles » et la protection et la promotion du patrimoine culturel et religieux. L’ouverture à l’Afrique et la place du Sénégal dans le monde ainsi que la protection de l’environnement seront également prépondérantes dans sa gestion.
Pour mettre en œuvre ce programme, l’ancien soldat de deuxième classe dans l’armée sénégalaise entend travailler, s’il est élu cinquième président du Sénégal, sur « 25 mesures prioritaires ».
Des secteurs d’activités compétitifs
Le leader de PCS-Jengu promet une éducation « gratuite » jusqu’à 25 ans avec un financement issu d’un fonds revolving de 8000 milliards de FCFA. En retour, l’éducation sera « obligatoire » jusqu’à 16 ans dans tous les réseaux scolaires y compris les daaras ou écoles coraniques. En plus de ces engagements pour le secteur éducatif, cet expert maritime promet de créer un Centre National de Recherche Scientifique avec une dotation initiale de 50 milliards de FCFA.
L’ancien directeur général des douanes sénégalaises entend doter aussi un droit au revenu minimum à partir de 17 ans supporté par ce qu’il appelle le Fonds de Solidarité Mbèl tiré des ressources naturelles. Sous son magistère, le rattrapage médical en cinq ans avec une inscription budgétaire de 1000 milliards de FCFA par an sera une réalité de même que la transformation industrielle des produits agricoles, de l’élevage et de la pêche.
Aux agriculteurs, cet énarque, devenu docteur en droit et diplômé de l’École de Formation du Barreau à Paris où il a obtenu le certificat d’aptitude à la profession d’avocat en octobre 2008, promet d’augmenter le prix du kilogramme d’arachide à 500 francs CFA.
Au moment où beaucoup de Sénégalais continuent de se plaindre de la congestion de Dakar, il souhaite transférer la capitale administrative dans la région de Thiès, «la cité du rail» qui occupera une place centrale dans la mise en place d’une chaîne industrielle du Fer et de la relance du réseau ferroviaire. M. Camara pense aussi à ses compatriotes travaillant à l’étranger pour qui il va créer la société « Diaspora SA » avec une participation en compte courant associé de 300 milliards de FCFA.
Il instituera également le ticket présidence/vice-présidence sur une base paritaire pour un mandat de cinq ans et un séjour maximal de dix ans au cours de sa vie. Son gouvernement sera fixé à 15 ministres, 36 directeurs généraux choisis sur appels à candidature et neuf secrétaires d’Etat.
Réforme des institutions
S’il devient cinquième président de la République, l’ancien directeur général adjoint de l’administration douanière béninoise n’hésitera pas à mettre 4000 milliards de FCFA pour financer des infrastructures au Sénégal. Il cherchera le financement sur les revenus des ressources naturelles et du partenariat public-privé. L’ancien secrétaire général du ministère de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Énergie sous le régime du président Abdoulaye Wade (2000-2012) instituera également un cordon sécuritaire aux frontières autour des sites sensibles pour la protection des biens et des personnes pour un montant de 26 milliards de FCFA.
Outre la création de l’Office Sénégalais de l’Artisanat (OSA) doté d’un montant de 350 milliards, l’ancien président du Conseil d’administration de la compagnie aérienne Sénégal Airlines réformera et promouvra les secteurs du tourisme et de la culture. Ce travail de promotion sera élargi à la Fédération de l’Atlantique Ouest (FAO) entre la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau et le Sénégal alors qu’il promet de résoudre définitivement la souffrance des femmes et des jeunes filles en augmentant les infrastructures sanitaires, en développant l’alphabétisation de rattrapage pour les femmes et en renforçant la scolarisation des jeunes filles.
Sur la lutte contre le chômage des jeunes et l’émigration irrégulière, Boubacar Camara promet comme solution d’instaurer des politiques publiques plus adaptées et efficaces. Il accompagnera les entreprises féminines et de jeunes évoluant dans la transformation de produits agricoles, pastoraux et halieutiques et promouvra de grands projets environnementaux intégrés. Enfin, il s’attèlera prioritairement à la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables, comme l’éolien et le solaire, en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre et favoriser une transition vers une économie plus durable.
ODL/ac/APA