La couverture médiatique occidentale de l’Érythrée est souvent réductrice, se limitant à des stéréotypes et des analyses superficielles. Ignorant les réalités du terrain et les voix érythréennes, les médias dominants exacerbent les critiques contre le pays en minimisant ses avancées.
L’indépendance de l’Érythrée, qui refuse de se conformer aux normes internationales imposées par les puissances occidentales, en fait une cible de choix, malgré ses progrès dans des domaines essentiels comme l’éducation et la santé.
Analyser et comprendre un pays exige de la profondeur, de la nuance et une connaissance réelle de son contexte. Pourtant, la couverture médiatique occidentale de l’Érythrée se limite trop souvent à des raccourcis simplistes, enfermant le pays dans des cadres binaires caricaturaux. Cette approche réductionniste tente d’expliquer des enjeux complexes – qu’il s’agisse de dynamiques régionales, de l’histoire coloniale, des migrations ou du service national – par des narrations unidimensionnelles et biaisées.
Les médias dominants perpétuent ainsi des clichés éculés, des stéréotypes lassants et des présupposés erronés, offrant une image déformée de la réalité érythréenne.
Fait troublant, les « experts » étrangers sur l’Érythrée, souvent cités par les médias et les institutions occidentales, ignorent généralement les langues du pays et n’y ont, dans bien des cas, jamais mis les pieds. Leurs analyses, souvent bancales, continuent pourtant d’alimenter le discours, tandis que les voix des Érythréens eux-mêmes sont systématiquement marginalisées. Or, comprendre un pays nécessite avant tout d’écouter ceux qui y vivent et en façonnent l’avenir.
Les critiques incessantes dont l’Érythrée fait l’objet ne sont pas motivées par des préoccupations sincères concernant le respect du droit international ou des principes de justice et de droits humains. Bien entendu, le pays n’est pas exempt de défis ni de problèmes. Mais ces difficultés ne justifient pas l’ampleur des attaques dirigées contre Asmara, ni la volonté de l’ostraciser.
Si la question des violations du droit international était réellement au cœur des critiques, d’autres nations, aux bilans bien plus controversés, seraient pointées du doigt avant l’Érythrée.
De plus, l’absence totale d’équilibre dans le traitement de l’information concernant ce pays est flagrante : les erreurs d’analyse, inévitables dans le travail journalistique, devraient parfois pencher en faveur du pays, parfois contre. Or, dans le cas de l’Érythrée, elles sont systématiquement à charge.
Lorsqu’une telle dynamique se répète, il ne s’agit plus d’erreurs mais d’un agenda délibéré.
Les médias occidentaux exagèrent et sensationnalisent les difficultés du pays tout en minimisant ou en passant sous silence ses avancées significatives.
L’un des principaux griefs formulés contre l’Érythrée tient à son refus d’entrer dans le moule des puissances occidentales. Attachée à son indépendance, elle suit sa propre voie, forgeant des partenariats équitables et préservant sa souveraineté. Cette posture remet en cause les dogmes de l’aide internationale et du développement imposés par les institutions occidentales.
Pour ceux qui se considèrent comme les garants du système économique et politique mondial, habitués à dicter leurs conditions et à maintenir leur emprise sur les ressources des pays en développement, l’Érythrée incarne une menace. Son indépendance doit être sanctionnée.
La théorie de la « pomme pourrie » de Chomsky
Bien que l’Érythrée soit un petit pays en développement, c’est justement ce qui la rend d’autant plus dangereuse aux yeux des grandes puissances. Comme l’explique Noam Chomsky dans sa théorie de la « pomme pourrie », si un pays jugé marginal parvient à résister à l’hégémonie et à se développer sur la base de ses propres ressources, il envoie un signal fort à d’autres nations qui pourraient être tentées de suivre son exemple.
L’Érythrée démontre qu’un modèle de développement indépendant est non seulement possible, mais efficace. Son engagement en faveur de l’éducation, de la santé, des infrastructures et des services sociaux fondés sur l’égalité et la justice sociale remet en question les structures établies par ceux qui, historiquement, ont façonné l’ordre international à leur avantage.
Depuis des années, le discours sur l’Érythrée est dominé par des déformations et des simplifications alimentées par des intérêts extérieurs. Certes, aucun pays n’est exempt de difficultés, mais l’indépendance érythréenne et sa volonté de tracer sa propre route font d’elle une cible.
Adopter une vision plus nuancée et reconnaître aux Érythréens le droit de définir leur propre avenir permettrait d’éviter les jugements hâtifs. Plutôt que de voir l’Érythrée comme un « État paria », il est temps de la considérer comme une nation qui, malgré une pression extérieure constante, poursuit avec détermination son propre chemin.
Seule une écoute attentive du peuple érythréen, une reconnaissance de ses défis et de ses succès, et un respect de sa souveraineté permettront de donner une image juste et objective de ce pays.
WN/as/lb/ac/Sf/APA