Le 25 novembre 2024, Kampala a accueilli le lancement des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre,
Axés sur le thème de l’UNiTE : « Vers 30 ans de la Déclaration de Pékin », les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre ont réuni acteurs locaux et internationaux pour intensifier les actions contre les violences faites aux femmes et aux filles. L’événement a été officiellement lancés le lundi 25 novembre 2024 à l’hôtel Africana de Kampala.
Le thème de cette année, qui fait écho à l’appel mondial pour une collaboration accrue entre les secteurs afin de créer une société plus sûre et équitable, est basé sur le thème de l’UNiTE : « Vers 30 ans de la Déclaration de Pékin et de la Plateforme d’Action : UNiTE pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles ».
L’événement vibrant a réuni des responsables gouvernementaux, des organisations de la société civile, des partenaires au développement, des activistes et des leaders communautaires. Il marque le début de 16 jours de plaidoyer intensifié, d’engagement communautaire et de dialogues politiques axés sur la lutte contre les causes profondes de la VBG et la promotion de solutions durables.
Les participants étaient vêtus de foulards et tenues orange pour symboliser leur engagement envers l’espoir, l’unité et un avenir sans violence basée sur le genre. Dans le cadre de cette résolution, un lancement et une signature symbolique d’un rapport fictif sur les progrès nationaux de l’Ouganda concernant les 30 ans de mise en œuvre de la Déclaration de Pékin et de la Plateforme d’Action (Pékin +30) ont été réalisés.
Lors de l’événement, le Coordonnateur résident de l’Onu en Ouganda, Leonard Zulu, citant le message du Secrétaire général de l’Onu, a souligné que « l’épidémie de violence contre les femmes et les filles fait honte à l’humanité (…)!En Ouganda, 58 % des femmes en couple subissent des violences de la part de leur partenaire. Le temps d’agir est MAINTENANT. Démantelons les barrières systémiques et préservons la dignité de tous », a déclaré Zulu.
L’événement a comporté d’autres activités clés, notamment une présentation de prix et une table ronde engageante sur des sujets visant à éduquer et inspirer le public.
Engagement du gouvernement pour l’application des politiques
Dans son discours, Peace Mutuuzo, ministre d’État chargé du Genre et de la Culture, a souligné l’engagement du gouvernement à mettre en œuvre les politiques et lois existantes liées à la VBG. Elle a appelé à des efforts accrus pour sensibiliser, renforcer les mécanismes de protection et garantir la justice pour les survivants.
« La lutte contre la violence basée sur le genre nécessite une action délibérée, de la responsabilité et des investissements. En tant que gouvernement, nous nous engageons à veiller à ce qu’aucune femme ou fille ne souffre en silence ou sans recours. Aucun de nous n’est en sécurité. Nous appelons donc l’ensemble de la communauté et la nation à mettre fin à la violence basée sur le genre », a-t-elle déclaré.
Dans son discours, Dr. Paulina Chiwangu, représentante pays d’Onu-Femmes en Ouganda, a lancé un appel puissant à l’action, exhortant à des efforts audacieux et intensifiés pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles une fois pour toutes.
Elle a souligné la nécessité d’une plus grande responsabilité et d’une action accrue de la part des décideurs et des gardiens de la culture, alors que le monde se prépare au 30e anniversaire de la Déclaration de Pékin et de la Plateforme d’Action en 2025.
« La campagne de cette année a été soigneusement conçue pour guider les parties prenantes dans la prise en charge des priorités essentielles qui façonneront les futurs efforts pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles par des approches innovantes et courageuses. Il est opportun que le gouvernement de l’Ouganda dévoile également le rapport national sur les progrès de la mise en œuvre de la Déclaration de Pékin et de la Plateforme d’Action (Pékin +30), un document vital qui décrit nos progrès, nos revers et les défis persistants pour faire avancer l’égalité entre les sexes », a noté Chiwangu.
Maria Håkansson, ambassadrice de Suède en Ouganda, a souligné des statistiques alarmantes, révélant que 36 % des femmes subissent des violences sexuelles de la part de leur partenaire, 45 % sont confrontées à des violences physiques, et 55 % subissent des abus économiques ou émotionnels. Elle a souligné : « Ces chiffres sont inacceptables et exigent une action collective urgente pour provoquer un changement. »
Elle a réaffirmé l’engagement des partenaires envers les efforts du gouvernement ougandais pour éliminer la violence contre les femmes et les filles dans des domaines tels que l’accès à la justice, le changement des normes sociales, la santé sexuelle et reproductive ainsi que les droits en matière de santé.
« Il n’y a aucune excuse pour la violence dans les foyers, les bureaux et les lieux publics. Le gouvernement de l’Ouganda et les organes concernés doivent prioriser le financement et la mise en œuvre des lois et politiques existantes pour tenir les auteurs de violences responsables et investir dans des solutions qui préviennent la violence contre les femmes et les filles », a-t-elle exhorté.
Jan Sadek, ambassadeur de l’Union européenne en Ouganda, a souligné que la violence contre les femmes et les filles est une question critique des droits de l’homme et a appelé les hommes et les garçons à prendre position contre la violence basée sur le genre.
Il a insisté sur la nécessité de promouvoir une masculinité positive et de remettre en question les normes sociales qui perpétuent la violence, en déclarant : « Nous devons promouvoir une culture de respect et d’égalité. »
WN/as/lb/ac/Sf/APA