Le Burkina et la France sont au bord de la rupture diplomatique.
Les autorités burkinabè n’ont pas donné suite à la proposition de nomination d’un nouvel ambassadeur français dans le pays, rapporte Le Monde.
Selon nos confrères, Ouagadougou a désapprouvé la nomination du diplomate Mohamed Bouabdallah, pressenti pour remplacer Luc Hallade, dont le départ avait été demandé en fin d’année 2022 par les militaires au pouvoir.
Des sources diplomatiques ont confié à APA que Paris va soumettre le nom de l’actuel ambassadeur au Tchad, Bertrand Co-chery, pour prendre la tête de l’ambassade de France à Ouagadougou.
Le chargé d’affaires de l’ambassade de France au Burkina, René Consolo, devrait également quitter son poste en fin juillet dernier, sans successeur.
Les raisons des refus demeurent officiellement inconnues. Mais depuis l’accession au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, tourné plus vers la Russie, les relations entre le Burkina et la France se sont beaucoup détériorées.
Brouille diplomatique
En janvier dernier, les autorités ont demandé et obtenu le départ des 400 soldats français de la Task Force Sabre, basé à la périphérie de Ouagadougou avant de dénoncer, début mars, l’accord d’assistance militaire, signé en 1961 avec la France.
Fin janvier 2022, les autorités de Transition avaient déjà demandé le départ de Luc Hallade, ancien ambassadeur de Paris à Ouagadougou.
Les médias français font également les frais de la crise diplomatique entre Ouagadougou et Paris. Fin décembre 2022, les antennes de RFI ont été suspendues dans le pays, de même que celles de France24. Les correspondantes des quotidiens français, « Libé » et « Le Monde », respectivement Agnès Faivre et Sophie Douce, ont été expulsées en mars dernier.
Au début de ce mois, les autorités militaires ont dénoncé les accords fiscaux de non double imposition entre le Burkina et la France, estimant que Ouagadougou perdait entre 40 et 50 milliards de FCFA alors que le pays ne dispose d’aucune entreprise établie en France.
SD/ac/APA