Alors que le Niger fait face à une crise d’approvisionnement en carburant, la Société Nigérienne de Pétrole (SONIDEP) accuse sa partenaire, la Société de Raffinage de Zinder (SORAZ), de privilégier l’exportation au détriment des besoins nationaux.
Le torchon brûle entre les deux géants nigériens du secteur pétrolier. Dans une série de communiqués, la Société Nigérienne de Pétrole (SONIDEP) accuse à demi-mot la Société de Raffinage de Zinder (SORAZ) d’être responsable des perturbations dans l’approvisionnement en carburant que connaît le pays.
Au cœur des tensions : l’insuffisance des livraisons par la SORAZ. Alors que les besoins nationaux s’élèvent à 45 citernes par jour, la production actuelle plafonne entre 22 et 25 citernes. Plus préoccupant encore, la SONIDEP révèle une chute vertigineuse des livraisons, passant de 38 à 22 citernes depuis le début de l’exportation du brut.
« La meilleure qualité du brut qui donne plus de Super a été orientée vers l’exportation au détriment de la consommation nationale », dénonce la SONIDEP, qui n’hésite pas à parler de « fuite de responsabilité » de la part de la SORAZ.
Face à cette situation qui perdure depuis plus de sept mois, la société nationale a dû se résoudre à importer du carburant malgré « les contraintes de la traversée des frontières et du surcoût engendré ». Une solution onéreuse mais nécessaire pour éviter ce que la SONIDEP qualifie de risque de « rupture totale de Super » dans le pays.
Dans ce bras de fer qui s’intensifie, la SONIDEP rappelle son statut d’acteur historique – créé en 1977 – et sa mission régalienne d’approvisionnement du pays en produits pétroliers. Elle tente néanmoins de rassurer la population, affirmant que « toutes les dispositions sont prises » pour garantir un approvisionnement régulier en carburant.
AC/Sf/APA