Dissolution des partis politiques, période de « refondation » de cinq ans renouvelable, contrôle accru des ressources naturelles : le général Abdourahamane Tiani a validé jeudi les recommandations des Assises nationales nigériennes, promettant leur mise en œuvre « sans aucune faiblesse ».
Le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), s’est engagé jeudi à mettre en œuvre « sans aucune faiblesse » les conclusions des Assises nationales, qui préconisent notamment une période de « refondation » de cinq ans renouvelable et la dissolution des partis politiques. Un discours solennel qui marque un tournant dans la réorganisation politique du Niger, en présence des plus hautes autorités du pays et des représentants de l’Alliance des États du Sahel.
« Je m’engage solennellement à concrétiser cet espoir pour le bonheur du peuple nigérien en prenant toutes les mesures pour ce faire, cela dans l’intérêt supérieur de notre pays », a déclaré le chef de l’État nigérien de fait devant un parterre de personnalités comprenant d’anciens présidents de la République et des chefs traditionnels. Il a qualifié le processus de « procédé inédit porteur d’un espoir raisonnable pour un nouveau départ ».
Les résultats des Assises, qui ont mobilisé plus de 700 délégués pendant cinq jours d’« intenses travaux », sont selon le général Tiani « le fruit d’un travail effectué en toute liberté avec la claire conscience de vos responsabilités devant Dieu, devant le peuple nigérien et devant l’Histoire ». Il a toutefois précisé que ces conclusions « peuvent encore être enrichies par des analyses complémentaires à venir ».
Le président du CNSP a particulièrement insisté sur le rôle des forces de défense et de sécurité, exprimant « la satisfaction et celle de l’ensemble du peuple nigérien » pour leur professionnalisme. « Qu’elles sachent que les Nigériens sont reconnaissants pour tous leurs sacrifices dans la défense de l’intégrité de notre territoire, notre sécurité et nos intérêts stratégiques », a-t-il souligné.
Les Assises ont permis d’élaborer « un projet de charte de la refondation » et de définir « les principes fondamentaux qui vont désormais régir la gouvernance de notre pays ». Les discussions ont couvert l’ensemble des domaines stratégiques, « qu’il s’agisse de l’exploitation de nos ressources, du sol et du sous-sol, de l’environnement, des maux qui minent notre société et notre cohésion sociale, nos défis sécuritaires, la gouvernance de notre pays, la santé de nos populations, l’éducation de nos enfants et nos relations avec les autres États ».
Dans une démarche d’inclusivité, le général Tiani a appelé « tous les Nigériens qui pour une raison quelconque n’ont pas pu apporter leur contribution à cette grande œuvre nationale […] à ne pas hésiter à le faire dans les semaines à venir ». Une invitation qui s’inscrit dans la volonté affichée de construire un consensus national autour du processus de refondation.
AC/Sf/APA