Le Mali et le Burkina Faso ont également renforcé leurs partenariats militaires avec la Russie, au détriment de leurs partenaires traditionnels.
Mercredi 10 avril, Moscou a livré une importante cargaison de matériel militaire destinée à renforcer la défense aérienne du Niger.
Pour mettre en place ce système anti-aérien garantissant un contrôle total de l’espace aérien nigérien, la Russie a envoyé environ une centaine d’instructeurs chargés de former les militaires locaux.
« Nous sommes ici pour former l’armée nigérienne en utilisant les équipements militaires russes. Il s’agit de matériel destiné à différentes spécialités militaires. Notre présence ici vise à développer la coopération militaire entre la Russie et le Niger », a expliqué un instructeur russe à la télévision nationale nigérienne
Cette collaboration renforcée a été discutée lors d’un entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et le général Abdourahamane Tiani le 26 mars dernier.
Elle intervient à un moment où les relations du Niger avec Paris et Washington se sont fortement détériorées, notamment après le coup d’État du 26 juillet, qui a conduit à la rupture des accords militaires avec la France et au départ des soldats français du pays.
En mars, le gouvernement nigérien a également mis fin aux accords de partenariat militaire avec les États-Unis, suite à des tensions diplomatiques avec Washington concernant le choix des partenaires stratégiques et militaires de Niamey, notamment la Russie et l’Iran.
Cette tendance à se tourner vers la Russie s’observe également chez d’autres pays de la région.
En janvier, le Burkina Faso a accueilli des instructeurs russes dans le cadre d’une coopération militaire renforcée, tandis que le Mali, co-fondateur de l’Alliance des États du Sahel avec le Burkina et le Niger, s’est également rapproché de la Russie depuis la rectification de la transition en mai 2021.
Des instructeurs russes ont été sollicités par Bamako dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, accélérant le retrait des forces françaises de Barkhane en août 2022, trois mois après la dénonciation des accords militaires avec la France.
AC/APA