En plus de l’instabilité institutionnelle, les trois pays du Sahel luttent depuis plusieurs années contre des groupes terroristes qui occupent une grande partie de leurs territoires.
La coopération entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso semble plus robuste que jamais. Huit mois après sa création, l’Alliance des États du Sahel (AES), composée de ces trois pays, a convoqué les ministres des Affaires étrangères des membres à une réunion « importante » sur l’avenir de l’organisation, le jeudi 17 mai à Niamey, la capitale nigérienne.
Précédée par la réunion des hauts fonctionnaires le 16 mai, cette rencontre ministérielle préparatoire au sommet des chefs d’État de l’AES permettra d’examiner et de valider les textes destinés à être soumis à l’adoption des chefs d’État, en vue de l’institutionnalisation et de l’opérationnalisation de l’Alliance des États du Sahel, a précisé le ministère malien des Affaires étrangères, dirigé par Abdoulaye Diop, qui participera à cette réunion.
Fondée en septembre dernier, l’AES est une initiative conjointe du Malien Assimi Goita, du Nigérien Abdourahamane Tiani et du Burkinabè Ibrahim Traoré, trois dirigeants militaires régionaux qui ont uni les forces de leurs pays sur les plans sécuritaire, politique et économique. Cette démarche fait suite à leur retrait bruyant de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui s’est toujours opposée aux régimes militaires, apparus à nouveau dans la région ces dernières années à la suite de coups d’État.
L’organisation régionale avait envisagé un temps une intervention militaire pour rétablir Mohamed Bazoum, renversé en juillet 2023 par le Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie du général Tiani. Cependant, cette idée semble avoir été abandonnée au profit de la recherche d’une solution négociée.
Bamako souligne que « l’intégration renforcée » des pays de l’AES découle de la vision commune des trois dirigeants militaires du Mali, du Niger et du Burkina Faso. La Charte du Liptako-Gourma, instituant l’AES, a permis de mettre en place une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle le 16 septembre 2023.
La réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’AES représentera une étape importante dans le processus d’intégration politique et socio-économique des trois pays, dans le cadre du renforcement de leurs relations stratégiques, selon le ministère malien des Affaires étrangères.
ODL/ac/APA