Dans un nouveau tour de vis contre les opposants au régime militaire, Niamey poursuit sa politique de déchéance de nationalité, touchant cette fois deux personnes accusées d’activités « susceptibles de perturber la paix ».
Le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le général Abdourahamane Tiani, a signé un nouveau décret de déchéance de nationalité visant deux personnes, poursuivant ainsi une série de mesures similaires entamée depuis son arrivée au pouvoir.
Selon un communiqué du Secrétariat général du gouvernement, sont concernés Maman Sani Ali Adam, alias Celon Ali Adam, né en 1992 à Zinder, et Boussada Ben Ali, né en 1972 à N’Gourti. Les autorités reprochent à ces proches de l’ancien président, Mohamed Bazoum, « des activités susceptibles de perturber la paix et la sécurité publiques » ainsi que « la production et la diffusion de données de nature à troubler l’ordre public ».
Cette nouvelle décision s’inscrit dans la continuité d’une politique plus large de sanctions contre les opposants au régime. En effet, en novembre dernier, sept personnes, dont deux anciens ministres influents du gouvernement déchu – Hassoumi Massoudou aux Affaires étrangères et Alkache Alhada au Commerce – avaient déjà été déchues de leur nationalité. Ces derniers font par ailleurs l’objet de poursuites devant le tribunal militaire pour « trahison » et « complot contre la sûreté de l’État ».
Ces mesures sont prises en application d’une ordonnance d’août 2024 instituant un fichier des personnes impliquées dans « des actes de terrorisme ou dans toutes autres infractions portant atteinte aux intérêts stratégiques de la nation ». L’ancien président Bazoum reste en détention depuis le coup d’État de juillet 2023.
AC/Sf/APA