Dans un contexte régional tendu, le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine a évoqué mercredi les relations complexes entre le Niger et le Bénin, laissant entrevoir à la fois des tensions persistantes et des opportunités de dialogue.
Lors d’une rencontre avec la diaspora nigérienne à Pékin, en marge du Forum sur la coopération sino-africaine, M. Zeine a dressé un tableau mitigé des relations bilatérales avec le Bénin, marquées par des frictions récentes mais aussi par des tentatives de rapprochement.
« Le Bénin s’est malheureusement associé aux sanctions [de la Cédéao] », a déclaré le Premier ministre, faisant allusion aux mesures prises par l’institution régionale contre le Niger suite au coup d’État du général Abdourahamane Tiani contre Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. Il a même accusé le Bénin d’héberger des éléments hostiles au Niger. « Tous ceux qui ont quitté le territoire, notamment les Français, les soldats, ils se sont retrouvés au Bénin, en train de coacher justement la plupart des terroristes qui font des incursions chez nous », a-t-il indiqué.
Malgré ces griefs, M. Zeine a reconnu l’existence d’initiatives de dialogue. « Deux anciens présidents béninois (Nicéphore Soglo et Thomas Boni Yayi) ont entrepris une démarche auprès de nos autorités », a-t-il révélé, ajoutant qu’une délégation nigérienne de haut niveau s’était également rendue au Bénin.
Ces efforts diplomatiques semblent toutefois conditionnés. « Il y a des conditions qui sont posées puisque nous savons que ces gens qui nous embêtent sont actuellement toujours là-bas », a souligné le Premier ministre, sans entrer dans les détails.
Le discours de M. Zeine s’inscrit dans un contexte régional plus large, où le Niger cherche à redéfinir ses alliances. Le Premier ministre a notamment évoqué le soutien reçu du Mali et du Burkina Faso, ainsi que l’ouverture du port togolais aux importations nigériennes suite à l’embargo décidé par la Cédéao contre Niamey.
AC/Sf/APA