L’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo, pointe du doigt la nécessité d’engager une revue du dispositif électoral avant l’élection présidentielle d’octobre 2025, dans un message de vœux pour l’an 2024.
Selon Mme Gbagbo, les élections municipales, régionales et sénatoriales, en 2023, ont été « entachées de cas flagrants de fraudes massives, de violences et d’achat de consciences », confirmant davantage « l’impérieuse nécessité de reformer d’urgence et en profondeur tout le système électoral ».
L’année 2024 précède l’élection présidentielle de 2025 et les élections législatives de 2026. Mme Gbagbo estime que « c’est donc en 2024 que doivent être abordées, traitées et résolues les questions relatives aux réformes électorales consensuelles qui vont permettre l’organisation d’élections saines, apaisées et démocratiques ».
Elle a appelé à « une modification radicale de la CEI ; la reprise sur des bases équitables du découpage électoral ; le renforcement de la décentralisation par la création des communes sur tout le territoire ivoirien et le règlement courageux de la question du financement de la décentralisation ».
L’ex-Première dame de Côte d’Ivoire a suggéré, en outre, « l’inscription automatique de tous les nouveaux majeurs sur les listes électorales et la revisitation des listes électorales, ainsi que la réforme du code électorale ».
Retour des exilés
Ces derniers mois, fera-telle, observer, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, a annoncé sa volonté de mettre fin à son exil et de rentrer en Côte d’Ivoire. Une annonce qui alimente le débat politique national et relance la question de la réconciliation vraie entre les filles et les fils du pays.
« Je demande à nouveau au gouvernement de prendre des mesures courageuses allant dans le sens de l’apaisement, de la stabilité du pays et de la facilitation du retour de tous les exilés en Côte d’Ivoire, conformément à l’article 12 de notre constitution », a lancé Mme Gbagbo.
L’article 12 de la Constitution de la Côte d’Ivoire dispose qu’« aucun Ivoirien ne peut être contraint à l’exil ». Pour elle, « le moment est plus que jamais venu de libérer tous les prisonniers politiques, civils et militaires ».
« Il faut à notre Nation un véritable dialogue inclusif qui devra réunir autour de la table tous les partis politiques, les organisations de la société civile et toutes les forces vives de la Nation en vue de régler l’ensemble des problèmes d’ordre politique, institutionnel, social et économique, source de conflits dans le pays. (Car), la paix sociale que nous recherchons tous en dépendent », a-t-elle soutenu.
Cherté de la vie
Mme Gbagbo a martelé qu’au niveau économique, « la situation réelle de la Côte d’Ivoire n’a guère connu d’amélioration en dépit des chiffres mirobolants régulièrement brandis par les gouvernants », au regard de l’endettement qui s’est accru.
En outre, les denrées alimentaires de première nécessité ont connu des flambées de prix inédites. Par exemple, les prix du pain, de l’huile, du riz, du sucre ont grimpé, tout comme le prix du carburant. Par ailleurs, l’on enregistre même une pénurie au niveau du sucre.
« La vie est devenue trop chère dans notre pays et les populations en souffrent énormément. Comme pour aggraver cette situation déjà intenable, le gouvernement vient d’annoncer une nouvelle augmentation du prix de l’électricité à hauteur de 10 % après celle de juillet 2023 », a-t-elle poursuivi.
« Dans ce contexte particulier de paupérisation généralisée, je demande au gouvernement d’envisager d’autres solutions pour régler les problèmes d’ordre financier et de gouvernance qui menacent la stabilité de ce secteur. J’affirme que des solutions existent pour réduire le prix de l’électricité dans un pays comme le nôtre, qui bénéficie d’un ensoleillement toute l’année », a-t-elle dit.
AP/APA