Lors de la prestation de serment du président Mohammed Ould Ghazouani pour son second mandat, le président du Conseil constitutionnel a appelé au respect de la Constitution et des institutions, tout en mettant en garde contre les débats sur un éventuel troisième mandat.
Ce jeudi 1er août 2024, la Mauritanie a vécu un moment historique avec la prestation de serment du président Mohammed Ould Ghazouani pour son second et dernier mandat selon la Constitution du pays. L’événement a été marqué par un discours percutant de M. Bathia Mamadou Diallo, président du Conseil constitutionnel, qui a abordé des questions cruciales pour l’avenir démocratique du pays, notamment la limitation des mandats présidentiels et le rôle des institutions dans la résolution des conflits politiques.
Dans son allocution, M. Diallo a fermement mis en garde contre toute tentative ou spéculation concernant un éventuel troisième mandat présidentiel. Il a souligné que de tels débats, qualifiés d’« inutiles » et d’ « inappropriés », risquaient de monopoliser le paysage politique et de causer des dégâts considérables, comme cela a pu être observé dans d’autres pays africains.
« Nous avons vu les dégâts et le gâchis que cela a souvent causés, car là, nous en faisons les frais », a déclaré M. Diallo, faisant référence aux crises politiques provoquées par les tentatives de modification constitutionnelle dans certains pays voisins.
Le président du Conseil constitutionnel a insisté sur l’importance de respecter la Constitution et de faire confiance aux institutions existantes pour résoudre pacifiquement et légalement tout problème institutionnel qui pourrait survenir.
Il a appelé à la responsabilité de tous les acteurs politiques, indiquant que « le seul combat qui vaille est celui qui consiste à respecter notre Constitution et à croire en nos institutions en veillant à leur renforcement, leur stabilité, seul gage pour la pérennité de notre démocratie. »
Dans un message implicite adressé à l’opposition, M. Diallo a encouragé le recours aux voies légales et institutionnelles pour régler tout différend politique. Il a rappelé que les institutions mauritaniennes sont conçues pour prendre en charge ces questions de manière pacifique et dans le respect du droit.
« Nos institutions permettent de résoudre pacifiquement et dans le respect du droit tous les problèmes institutionnels qui peuvent se poser ici », a-t-il affirmé, invitant ainsi l’opposition à privilégier le dialogue et les recours légaux plutôt que la confrontation directe.
Diallo a également relevé l’importance de la stabilité institutionnelle comme fondement de la démocratie mauritanienne, tout en reconnaissant la nécessité de réajustements étatiques au fil du temps. Il a cependant insisté sur le fait que ces changements doivent toujours se faire « par le dialogue, la concertation et la solidarité. »
ARD/ac/APA