Face à la montée des dérives autoritaires et à la fragilisation des contre-pouvoirs en Afrique, les voix de la presse libre se donnent rendez-vous à Marrakech pour défendre un espace public menacé.
Alors que de nombreux pays africains font face à une montée des restrictions contre les libertés fondamentales, la IVᵉ Convention africaine des médias se tiendra du 27 mai au 1ᵉʳ juin 2025 à Marrakech, avec pour objectif de défendre la liberté d’expression et de renforcer les garde-fous démocratiques sur le continent.
Organisée par une coalition regroupant l’UNESCO, l’Union africaine, plusieurs agences onusiennes, des universités, des organes de régulation, des syndicats et des juristes spécialisés en droit des médias, cette rencontre continentale bénéficiera du soutien actif du Maroc et du Conseil national de la presse (CNP), institution hôte de cette édition.
Plus de 500 participantes et participants issus de l’ensemble du continent africain – journalistes, éditrices, chercheurs, magistrats, militantes des droits numériques, étudiantes en journalisme et responsables de régulation – sont attendus à Marrakech pour une série de panels, d’ateliers et de débats centrés sur les menaces croissantes qui pèsent sur l’espace médiatique africain.
Parmi les enjeux majeurs au programme : la criminalisation de l’activité journalistique, la surveillance numérique de masse, les coupures autoritaires d’Internet, la propagation des discours de haine, la précarité économique des rédactions, les violences sexistes en milieu professionnel, ainsi que les dérives liées aux usages de l’intelligence artificielle dans le traitement de l’information.
Placée sous le thème « Sauvegarder la liberté d’expression et le rôle des médias dans l’essor démocratique de l’Afrique », cette IVᵉ édition fait écho à l’urgence exprimée par de nombreux professionnels des médias face à la détérioration des conditions d’exercice du journalisme indépendant sur le continent. Initiée en 2022 à Arusha, la Convention s’est depuis imposée comme une tribune majeure pour les défenseurs de l’indépendance rédactionnelle et des droits fondamentaux en Afrique.
Les organisateurs espèrent qu’à l’issue des travaux, des recommandations concrètes pourront être formulées afin de mieux protéger les journalistes, renforcer les régulations favorables à la liberté de la presse et encourager la coopération interafricaine en matière de développement des médias.
MK/ac/Sf/APA