La plateforme de réservation en ligne Booking.com est de nouveau au centre des débats pour ses pratiques contestées concernant les commissions perçues auprès des hôtels et des hébergements touristiques marocains.
En début d’année, Booking.com avait promis de couvrir les frais liés aux transferts de commissions, comme les frais de virement bancaire, d’affranchissement et de virements bancaires Swift. Cette décision faisait suite à une réunion en janvier entre les responsables de la plateforme et la Fédération marocaine des agences de voyages, et avait été accueillie favorablement par le secteur touristique marocain, qui dénonçait depuis longtemps les coûts élevés imposés par Booking.com.
Cependant, la promesse semble aujourd’hui être remise en cause. La plateforme a unilatéralement décidé de revenir sur cet engagement initial, au grand dam des hôtels et des hébergements touristiques marocains, qui avaient espéré des négociations plus favorables. Booking justifie ce revirement par des changements dans les exigences bancaires, une explication rapidement réfutée par la Banque centrale du Maroc affirmant qu’aucune instruction dans ce sens n’avait été donnée.
Les établissements hôteliers et les hébergements se retrouvent désormais contraints de payer une retenue à la source de 10 % supplémentaire. La Fédération marocaine des agences de voyages appelle à l’arbitrage du ministère des Finances, le bureau de change et la Banque centrale à intervenir pour résoudre cette situation problématique.
La fédération s’est également insurgée du fait que de nombreux clients marocains réservent leurs séjours via Booking.com en dirhams marocains. Il considère cela comme une perte de devises étrangères, essentielles pour les importations et la stabilité économique du pays. Elle a évoqué l’exemple de la Turquie, qui a interdit à ses citoyens d’utiliser des sites de réservation pour des services hôteliers nationaux dans un souci de protection économique.
Les propositions de l’industrie touristique marocaine de faire ouvrir un compte bancaire à Booking.com au Maroc afin de prendre en charge les frais de transfert des commissions ont été rejetées par la plateforme.
Cette situation tendue entre Booking.com et l’industrie touristique marocaine continue d’évoluer, promettant une confrontation prolongée si aucune solution n’est trouvée d’ici peu.
MN/APA