Tenant compte des difficultés financières de la raffinerie de la Samir, les autorités marocaines qui ont pris acte du rejet par le CRDI des compensations attendues, envisage un recours en annulation de cette décision prise en dépit des efforts constants et notables qui ont été consentis.
Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) a rendu, lundi, une décision largement défavorable au groupe Corral Morocco Holding. Sur les 2,7 milliards de dollars de compensation initialement réclamés, seulement 150 millions de dollars ont été accordés, soit moins de 6% de la somme sollicitée.
Mme Nadia Fettah, ministre marocaine de l’Économie et des Finances, a déclaré que le Maroc, prenant acte de cette décision, envisage toutes les voies légales, y compris un recours en annulation devant le CIRDI, dans le cadre de l’affaire relative à la raffinerie de la Samir, située à Mohammedia, à 30 km au nord de Casablanca.
Durant le processus juridique mené devant le CIRDI, le Maroc a structuré une défense rigoureuse, mettant en avant les divers moyens et efforts déployés pour soutenir et développer les activités de la raffinerie de la Samir depuis 2002. Mme Fettaha a souligné que ces efforts incluaient des ressources substantielles et des interventions persistantes des autorités publiques pour maintenir et revitaliser la production de la raffinerie, malgré ses difficultés financières continues.
Les efforts du Royaume en faveur de la Samir ont été constants et notables. Malgré la situation financière précaire de la raffinerie sous la gestion de son actionnaire principal, Corral Holding, le Maroc n’a pas ménagé ses efforts pour servir l’intérêt général. La ministre a réaffirmé que « le Royaume continue néanmoins d’assumer ses responsabilités et ses droits vis-à-vis de ses partenaires et des instances internationales, en total respect des conventions internationales et bilatérales ». Ces propos illustrent l’engagement du Maroc à rester un acteur fiable sur la scène internationale.
Le Maroc est convaincu d’avoir rempli l’ensemble de ses engagements contractuels vis-à-vis de Corral Morocco Holding, l’actionnaire principal de la Samir. Mme Fettah a précisé que, malgré les pratiques de gestion et financières inappropriées mises en œuvre par cet actionnaire, la raffinerie n’a jamais pu se redresser financièrement, affectant ainsi sa performance et sa viabilité à long terme.
Considérant la raffinerie de la Samir comme un actif stratégique, le gouvernement marocain a mobilisé toutes les ressources nécessaires pour assurer son bon fonctionnement et son développement. Un responsable du ministère marocain de la Transition énergétique et du Développement durable, présent à Washington, a révélé qu’un nouveau projet est actuellement à l’étude pour redonner vie au site de la Samir à Mohammedia, soulignant l’intention formelle du Royaume de ne pas laisser cet actif vital sombrer.
Mme Fettah a rappelé l’engagement solide du Maroc en faveur d’un environnement sûr pour les investisseurs et d’un climat des affaires propice à offrir des opportunités économiques significatives, positionnant le pays comme un carrefour des marchés à fort potentiel. « Le Royaume ne lésinera sur aucun effort pour assurer le développement du secteur énergétique et pétrochimique, tout en consolidant son leadership dans les énergies renouvelables et de l’avenir, telles que l’hydrogène », a-t-elle ajouté.
MN/Sf/ac/APA