Le programme de $250 millions destiné à la gestion des déchets, et soutenu par la Banque mondiale, renforcera les efforts du Maroc en améliorant les cadres de gouvernance, l’efficacité opérationnelle et les modèles commerciaux durables.
La Banque mondiale a approuvé mardi un programme de 250 millions de dollars visant à transformer la gestion des déchets municipaux au Maroc, marquant une étape importante dans les efforts continus du pays pour améliorer la durabilité environnementale.
Le programme ciblera des réformes et des investissements cruciaux pour améliorer à la fois la viabilité financière et les résultats environnementaux dans le secteur des déchets, selon un communiqué de l’institution financière mondiale.
La gestion des déchets municipaux est une priorité pour le Maroc, qui a réalisé des progrès notables dans le cadre du Programme national de gestion des déchets ménagers et assimilés (PNDM).
Les taux de collecte des déchets urbains sont passés de 40 % en 2008 à 96 % en 2022, ce qui témoigne de deux décennies de planification stratégique. Cependant, des défis persistants, notamment la dégradation de l’environnement et le manque de financement, soulignent la nécessité d’innover en permanence.
Pour faire face à ces problématiques, le gouvernement a lancé en 2023 le Programme national de valorisation des déchets (PNVDM). Cette initiative vise à réduire le recours aux décharges, à améliorer la valorisation des déchets et à favoriser les pratiques d’économie circulaire.
Le programme soutenu par la Banque mondiale renforcera ces efforts en améliorant les cadres de gouvernance, l’efficacité opérationnelle et les modèles commerciaux durables.
Les principaux éléments comprennent la réhabilitation des décharges non contrôlées, la modernisation des décharges contrôlées et l’expansion des initiatives de recyclage.
Le projet bénéficie d’un soutien technique et financier supplémentaire de la part du Dispositif mondial pour la réduction des catastrophes et le relèvement (GFDRR) et du Dispositif de conseil en infrastructures publiques-privées (PPIAF).
Alors que le Maroc connaît une urbanisation rapide, les défis liés à la gestion des déchets sont le reflet d’une tendance mondiale. La Banque mondiale prévient que la production mondiale de déchets pourrait atteindre 3,4 milliards de tonnes par an d’ici 2050, exacerbée par la croissance urbaine et les modes de consommation.
Les pays développés, qui représentent 16 % de la population mondiale, génèrent 34 % des déchets mondiaux, ce qui est disproportionné.
Les déchets plastiques ajoutent une autre dimension d’urgence, avec une production qui a doublé en deux décennies et des taux de recyclage stagnant à seulement 9 %, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Le Maroc a pris des mesures proactives pour atténuer ces pressions. Le PNDM a augmenté les taux de traitement des déchets de 10 % en 2008 à 63 % aujourd’hui, tout en fermant 44 décharges sauvages et en réhabilitant 67 autres.
De nouvelles stratégies visent à répondre aux défis spécifiques à chaque région, notamment les déchets organiques, qui constituent jusqu’à 70 % du total des déchets dans certaines zones.
La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a souligné la nécessité de plans régionalisés de gestion des déchets, de politiques de responsabilité élargie des producteurs et d’infrastructures pour les déchets dangereux.
Les déchets médicaux, qui ont totalisé plus de 22 000 tonnes en 2021, restent également une préoccupation pressante dans tout le pays d’Afrique du Nord.
MK/Sf/ac/APA