La nouvelle feuille de route de la Banque Mondiale suggère une transition du Maroc vers le statut de pays à revenu élevé.
Le rapport de la Banque mondiale, intitulé « Le piège du revenu intermédiaire », a alerté sur les défis auxquels font face plus de 100 économies à revenu intermédiaire, dont le Maroc, dans leur quête pour atteindre le statut de pays à revenu élevé. Ce rapport, constitutif d’une feuille de route exhaustive, propose des stratégies claires pour sortir de l’impasse économique.
Parmi les nations concernées figurent notamment le Bangladesh, le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, l’Afrique du Sud, la Turquie et le Vietnam. Toutes ces nations ambitionnent de réaliser les progrès accomplis par la Corée du Sud, le Chili et la Pologne en un demi-siècle, soit la moitié du temps requis par ces dernières.
Pour concrétiser cet objectif, la Banque mondiale recommande une stratégie évolutive axée sur l’investissement, l’infusion technologique et l’innovation, une approche qualifiée de « 3i ». Indermit Gill, économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale, souligne : « La bataille pour la prospérité économique mondiale se jouera essentiellement dans les pays à revenu intermédiaire. »
Selon le rapport, le Maroc doit initialement se concentrer sur l’« approche 2i », combinant investissements et savoir-faire étranger. En atteignant un statut de pays à revenu intermédiaire supérieur, le Maroc pourrait alors évoluer vers la stratégie « 3i », intégrant l’innovation.
Le document insiste sur l’importance d’équilibrer les forces économiques de création, de préservation et de destruction. Discipliner les leaders actuels, récompenser le mérite et capitaliser sur les crises sont essentielles pour transformer les politiques et institutions obsolètes.
Les recommandations spécifiques pour le Maroc incluent l’amélioration du climat d’investissement, l’intégration dans des marchés mondiaux compétitifs, la diffusion technologique et la récompense des entreprises à forte valeur ajoutée. L’accent est également mis sur l’investissement dans le capital humain, l’égalité des chances et la prise en compte des coûts environnementaux.
En guise d’avertissement, le rapport rappelle que bien que la voie soit ardue, des progrès significatifs restent possibles dans le climat économique mondial actuel. Somik V. Lall, directeur du rapport, conclut : « Les pays évitant les réformes nécessaires manqueront les bénéfices d’une croissance soutenue. »
MN/ac/Sf/APA