La Banque centrale du Maroc a donné son aval au rachat de 57,67% du capital de la filiale locale du groupe bancaire français Société Générale par Saham Finances.
L’autorisation de rachat de la filiale de Société Générale est tombée pour Saham Finances, qui est un groupe marocain spécialisé dans l’assurance, le financement et les services financiers, dirigé par l’homme d’affaires Moulay Hafid Elalamy, et reconnu pour son influence dans le secteur financier au Maroc et en Afrique.
Cette opération, dont le périmètre couvre plusieurs entités dans des secteurs variés tels que l’assurance, le financement spécialisé, le crédit-bail, la gestion d’actifs et le courtage, marque le retour en force d’Elalamy dans le secteur financier du Royaume.
Selon le quotidien marocain Le Matin, l’accord, dont le montant s’élève à 745 millions d’euros (environ 780,4 millions de dollars), inclut une vingtaine de filiales de la Société Générale Marocaine de Banques (SGMB).
Parmi ces entités figurent EQDOM (financement spécialisé), La Marocaine Vie (assurance), Société Générale de Leasing au Maroc, Investima, ainsi que plusieurs sociétés actives dans la gestion d’actifs et le courtage.
Cette transaction, déjà validée par le Conseil de la concurrence marocain en juin dernier, représente un tournant stratégique pour Moulay Hafid Elalamy, qui, après avoir cédé son groupe d’assurances au sud-africain Sanlam en 2022, revient dans le secteur financier marocain.
En rachetant les 57,67% détenus par Société Générale dans sa filiale marocaine, Saham Finances s’impose comme un acteur clé du paysage bancaire local.
SGMB est en effet la cinquième banque du Maroc en termes de produit net bancaire (PNB).
En 2023, cette institution a réalisé un PNB de 4,8 milliards de dirhams (408,4 millions de dollars) et un résultat net de 1,3 milliard de dirhams.
Ce désengagement de Société Générale au Maroc s’inscrit dans le cadre de la révision stratégique du groupe français, qui, depuis 2022, a entamé la cession de ses filiales africaines.
Après des ventes en République du Congo (décembre 2023) et au Tchad (janvier 2024), plusieurs autres cessions sur le continent sont en cours de finalisation.
SL/Sf/ac/APA