L’État malien a levé, en fin de semaine dernière, 13,155 milliards de FCFA sur le marché financier de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) à travers une émission simultanée de Bons assimilables du Trésor (BAT) à 364 jours et d’Obligations assimilables du Trésor (OAT) à 3 et 5 ans.
Ce montant est nettement inférieur aux 25 milliards de FCFA initialement recherchés, illustrant les difficultés croissantes du Mali à mobiliser les fonds souhaités sur les marchés financiers régionaux.
Cette situation n’est pas nouvelle. En mars 2024, l’ancien Premier ministre Moussa Mara avait déjà alerté sur les risques d’un endettement à court terme. Il soulignait que lors d’une émission le 20 mars, l’État avait obtenu 19 milliards sur les 25 milliards sollicités, avec des dettes à très court terme, principalement à trois mois et un an, ce qui obligeait le pays à rembourser rapidement ces sommes, augmentant ainsi la pression sur les finances publiques.
La réticence des investisseurs à souscrire aux émissions maliennes peut être attribuée à plusieurs facteurs. L’interminable transition politique en cours a engendré une incertitude qui érode la confiance des investisseurs. De plus, les banques maliennes supportent principalement ces emprunts, ce qui limite la diversification des sources de financement et accroît la vulnérabilité du pays face aux fluctuations du marché financier régional.
Selon des experts, il est impératif pour le Mali de restaurer la confiance des investisseurs en stabilisant la situation politique et en adoptant des politiques économiques transparentes et prévisibles. Sans ces mesures, le pays risque de s’enfermer dans une spirale d’endettement à court terme, compromettant ainsi sa stabilité financière à long terme.
MD/ac/Sf/APA